Sonja et Roland Gurtner, les bourlingueurs

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Équateur

(1er octobre – 25 novembre)

Notre premier contact avec l’Equateur est l’aéroport de Quayaquil. Apparemment on y rit moins qu’en Colombie: les gens sont plus plus distants, beaucoup moins chaleureux. Cette première impression se confirmera par la suite. Après une nuit passée dans un hôtel tout proche, nous nous apprêtons à enregistrer nos bagages pour le vol à destination des Galápagos. Mais au guichet, on nous renvoie à un autre guichet, où nous devrons nous acquitter d’une taxe d’entrée de 20 dollars par personne contre remise d’une attestation en double exemplaire, que nous devrons présenter à l’entrée et à la sortie des îles. De plus, nous devrons passer nos bagages au scanner. Ensuite seulement, nous pourrons enregistrer nos bagages.

Galapagos: Santa Cruz

C’est vers 11h que nous atterrirons à l’aéroport de Baltra, île voisine de celle de Santa Cruz, dans un décor désertique et rocailleux, qui révèle d’emblée son origine volcanique. Mais pour sortir de cet aéroport, nous devrons payer une nouvelle taxe, bien plus salée que la première: l’entrée au parc national, qui s’élève à 100 dollars par personne!

Pour rejoindre notre hôtel à Puerto Ayora, ville de 30’000 habitants, il nous faudra tout d’abord prendre un bus jusqu’à l’embarcadère du ferry (15 min), lequel nous fera traverser le chenal qui nous sépare de l’île de Santa Cruz (10 min). Une fois de l’autre côté, 2 solutions pour rejoindre Puerto Ayora située à l’autre bout de l’île: bus ou taxi. Nous choisissons le taxi, qui nous mènera directement devant la porte de l’hôtel en 45 min. Tout au long de ce trajet, le chauffeur nous donnera des explications sur la végétation, les curiosités naturelles et les animaux que nous pourrons voir sur l’île. C’est ainsi que nous verrons nos premières tortues géantes, au bord et même sur la route, qu’elles traversent très lentement (des panneaux invitent les automobilistes à ralentir!). Il nous proposera bien entendu ses services pour une excursion d’une demi-journée.

Puerto Ayora

Puerto Ayora est une petite ville très agréable, propre et tranquille, aux nombreux hôtels, boutiques, restaurants. Son artère principale, l’avenue Charles Darwin, est plantée d’arbres et l’une des voies est réservée à la circulation cycliste. On s’y est tout de suite sentis à l’aise. Dès notre première sortie en ville, nous avons fait connaissance avec les fameux iguanes marins des Galápagos. Le long du port de pêche, ils sortent jusque sur le trottoir pour s’y réchauffer. C’est un animal à sang froid, et sa couleur noire lui permet d’absorber au maximum la chaleur du soleil. Des lions de mer, autre espèce endémique, viennent également s’y prélasser.

Centre de recherche Darwin

Située à 1 km à l’Est de la ville, cette institution se consacre en particulier à la recherche sur les tortues et les iguanes, mais aussi à la conservation des écosystèmes de tout l’archipel des Galapagos. En attendant notre visite guidée, nous avons passé quelques instants sur la petite plage sauvage voisine de l’entrée. Puis une guide sympathique nous a fourni en une petite heure une foule d’informations intéressantes sur les différentes espèces de tortues géantes et d’iguanes qui peuplent les îles des Galapagos. En particulier sur le dernier survivant d’une espèce, dont on a essayé en vain de prélever le sperme (George le solitaire) et qu’on conserve dans une cage de verre à 18 degrés après un travail taxidermique de 8 mois…Et aussi à propos de l’iguane énigmatique rose qui vit dans le cratère d’un volcan actif de l’île Isabella!

A marée haute, de vieux iguanes marins se posent parfois sur ces rochers non loin du Centre. Mais nous n’avons vu qu’un lézard…

Tortuga bay

A l’Ouest de l’île se trouve une magnifique plage de sable blanc, totalement sauvage, qu’il est possible de rejoindre à pied en 45 min. On peut y voir des iguanes marins, des tortues et plein d’oiseaux. Et même, pour les adeptes du snorkeling (que nous ne sommes pas), des petits requins marteaux. Sur les conseils de notre logeur, nous partons à 05h30, afin d’être les premiers sur place et de profiter pleinement de la plage et des animaux. Sage conseil, car à notre retour vers 8h00, nous croisons les premiers groupes de touristes, un véritable défilé. A l’entrée de la forêt, le chemin pavé qui mène à la plage n’ouvre qu’à 06h00, ce qui nous vaut encore 10 min d’attente. Seules deux dames nous précèdent. La végétation que nous traversons est extraordinaire, et nous prenons le temps de l’observer. En particulier le fameux cactus géant (opuntia echios), espèce endémique, que nous avons vu pour la première fois au Centre Darwin. Ses feuilles servent de nourriture aux tortues, et le pinson des cactus en consomme les fleurs, les graines et les fruits. Pour se protéger, il remplace le revêtement touffu de son tronc par une carapace très dure, qui a l’apparence du plastique, et concentre ses feuilles dans sa partie supérieure. En chemin, un bel oiseau gris et blanc de la grandeur d’un merle attire notre attention: perché sur le petit mur, il s’approche de nous jusqu’à moins d’un mètre, comme pour nous saluer. Il s’agit de l’oiseau moqueur des Galapagos, réputé pour sa curiosité.

Pour accéder à la petite plage protégée qui permet la baignade, car protégée du vent et des vagues, il nous faut longer cette première plage longue d’environ 1 km, au bout de laquelle nous aurons l’occasion d’observer des pélicans en train de pêcher et surtout une colonie d’iguanes marins couchés sur le sable, parfaitement immobiles.

Un sentier conduit à la petite plage de sable fin, aux eaux calmes et cristallines, une baie d’environ 250 m de large. Un lieu vraiment idyllique et tranquille. La baignade s’impose, la détente est maximale!

Après avoir savouré ce moment paradisiaque, il nous reste à parcourir le chemin en sens inverse (le petit-déjeuner nous attend à 9h00 à l’hôtel). En suivant un petit sentier, nous découvrirons encore une forêt de cactus géants ainsi qu’une portion de côte rocheuse. Et nous contemplerons une fois encore, sous une lumière différente, ces paisibles iguanes en train de se réchauffer sur la plage et ce paysage fabuleux.


Los gemelos

Pour jeudi matin, nous nous sommes assuré les services d’un chauffeur de taxi (Bryan, le même qui nous avait conduits du ferry à l’hôtel) pour visiter 2 gouffres appelés “jumeaux”, situés au Nord de Santa Rosa de part et d’autre de la route, dans une forêt exceptionnelle.Celle-ci se compose en effet essentiellement de “scalesias” (aux grandes feuilles semblables à celles du tabac) et de “guayabillos” (souvent recouverts de mousses), deux espèces endémiques des Galapagos. Ces gouffres ne sont pas des cratères, mais résultent de l’effondrement de lave au-dessus d’une cavité souterraine.

Les TORTUES GÉANTES d’el chato

Après cette petite balade d’une demi-heure sur un sentier circulaire, notre chauffeur nous conduit dans la réserve privée d’El Chato, pour observer, sous la conduite d’un guide, les tortues géantes des Galapagos. Celles-ci peuvent évoluer librement dans cette réserve de 12 ha. Nous les avons vues brouter de l’herbe et se vautrer dans des mares. Le guide nous fournit d’intéressantes explications. Ces tortues peuvent atteindre plus de 150 ans, en fonction de leur milieu naturel. Le dessous de la carapace des mâles, bien plus grands que les femelles, est creux, afin de faciliter la copulation. Une fois par an, les femelles migrent vers la côte pour y pondre leurs œufs; un voyage qui peut durer jusqu’à 3 semaines pour un trajet de moins de 8 km.

Playa garrapatero

Notre chauffeur de taxi nous avait recommandé cette plage, située sur la côte Est, à 35 min de voiture. Nous lui demandons donc de nous y conduire. Nous traversons d’abord une zone agricole très verte, car nous nous situons en hauteur et apercevons la plage de loin. Au fur et à mesure que nous descendons vers cette dernière, la végétation change de couleur pour prendre un aspect blanchâtre que lui confèrent des arbres et buissons complètement secs, parsemés de cactus. Nous apercevons néanmoins quelques petites tortues sur le bord de route, dont on se demande comment elles survivent sans eau douce. Nous arrivons finalement à un parking, où le chauffeur nous attendra durant une heure et demie. Un chemin bien pavé mène en une dizaine de minutes à la fameuse plage. Un seul mot: magnifique! Large plage de sable fin presque déserte, eaux bleu turquoise et calmes. Pour la première fois, nous verrons des iguanes se diriger vers les rochers en se laissant porter par les vagues, puis sortir de l’eau en marchant péniblement sur le sable mou. D’après ce qu’on nous a dit, la température de l’eau serait assez fraîche. Nous l’avons estimée entre 22 et 24 degrés, ce qui pour nous est tout à fait agréable. Vu le manque d’ombre, nous ne nous attarderons pas et laisserons à d’autres le plaisir de se faire rôtir au soleil!

De santa cruz à san cristobal

Le vendredi soir dès 17h, l’Avenue Charles Darwin est fermée à la circulation pour laisser place à la fête: nombreux stands de nourriture et de boisson, animation pour les enfants, musique live dans quelques bars. Ça tombe bien: c’est notre dernière soirée à Santa Cruz, et nous en profiterons.

Le lendemain à 15h00, un ferry nous transportera à San Cristobal, l’île la plus à l’Est des Galapagos. A cet effet, nous devons être sur le quai à 14h00. Là c’est un peu le cafouillage: nous avions réservé la course en mai déjà et n’avions aucune information sur la façon dont les choses se dérouleraient. En fait, 4 agences assurent le transport vers San Cristobal et nous avons dû nous adresser successivement à 3 agences, avant de trouver nos noms sur la liste des passagers de la 4ème! Nous embarquerons sur le « Privilegio », un ferry de classe confortable. Mais tout d’abord, nos bagages doivent passer au scanner (coût: 1 dollar par personne). Puis nous embarquerons, avec nos bagages, sur un bateau-taxi, qui nous conduira à notre ferry ancré dans la baie (nouvelle taxe de 1 dollar par personne). D’autres passagers nous suivront et c’est lorsque le bateau sera complet que nous lèverons l’ancre à 15h03. Notre ferry, équipé de 4 moteurs de 250 chevaux, filera à pleine vitesse vers San Cristobal, par vent de travers sur une mer assez agitée, que nous atteindrons en un peu moins de 2h (pour une distance de 106 km). A nouveau, un bateau-taxi nous conduira au quai (1 dollar de plus à débourser!).

Galapagos: San Cristóbal

San Cristóbal restera définitivement liée à l’omniprésence de lions de mer. Cette île abrite en effet la plus grande colonie de ces mammifères marins endémiques des Galapagos. On les trouve en grand nombre à Puerto Baquerizo Moreno tout au long du front de mer, mais aussi sur chaque plage. Nous passerons de longs moments à observer ces animaux fascinants et à comprendre leur comportement. En particulier les mâles défendant leur territoire en rugissant et les femelles allaitant leurs petits. Ils prennent leurs aises partout, même sur les bancs publics et les bateaux! Sur les plages, ils disputent aux humains les places à l’ombre…

Puerto Baquerizo Moreno

Comme Puerto Ayora, le chef-lieu de la province des Galapagos (6000 habitants) est une petite ville agréable et très tranquille. Son principal charme réside dans la promenade bien aménagée du Malecón, qui longe toute la baie. Nous avions loué pour 6 nuits un appartement dans une maison familiale à la périphérie, dont les propriétaires, un couple très gentil et serviable, habitent le premier étage avec leur petite fille de 3 ans. A quelques exceptions près, nous y avons cuisiné tous nos repas, après avoir fait nos provisions au marché communal. A part les chiens qui aboient la nuit, ce quartier en plein développement est très tranquille. Nous avons essentiellement passé nos journées à visiter le très intéressant « Centre d’interprétation » des Galapagos ainsi qu’à parcourir les sentiers qui partent de là vers différentes plages et points de vue.

Centre d’interprétation

La visite de ce centre moderne, qui explique l’histoire et l’importance des Galapagos, s’impose à quiconque débarque à Puerto Baquerizo Moreno.

Les plages

Depuis le Centre d’interprétation, des sentiers bien aménagés permettent d’accéder à de magnifiques plages. Nous en avons pleinement profité, bien que certains jours, la baignade ait été rendue impossible par les vagues dangereuses sur cette côte Nord pourtant sous le vent. Notre préférée: la Playa Carola.

Les Miradors

Grâce au matériel de snorkeling aimablement mis à disposition par notre logeur, nous avons pu explorer les fonds marins de la crique bien abritée de Las tijeretas, où une plate-forme a été aménagée: nombreux poissons aux couleurs extraordinaires, tortues, iguanes en train de brouter… La plate-forme est également très convoitée par les lions de mer…

Dernier soir

Le dernier soir de notre séjour, nous avons assisté au défilé de la « fête des écoles » sur le Malécon.

Et énorme surprise presque irréelle, alors que nous étions attablés à la terrasse d’un bar, voilà qu’arrive notre Canadien Alain, que nous avions déjà retrouvé fortuitement à Salento en Colombie! C’est la 3ème fois que nous nous rencontrons, par un pur hasard, depuis que nous avions fait connaissance en août lors du trek de la cité perdue à Santa Marta en Colombie. Nous avons bien sûr arrosé ça en partageant un bon repas au restaurant!

au revoir

Le lendemain, nous prenons congé de nos logeurs Anita et Daniel, qui nous offrent une jolie tortue des Galapagos en souvenir. Et nous quittons aussi cet archipel dont nous avons souvent rêvé, pour rejoindre le continent à Guayaquil.

Guayaquil

Avec ses 2,3 millions d’habitants, Guayaquil, construite au bord d’un estuaire, est la deuxième ville en importance de l’Equateur après Quito. Malgré sa réputation de ville dangereuse (ce que nous ont confirmé plusieurs personnes), nous avons décidé de nous y poser pour 4 jours. Et nous ne le regrettons pas. Évidemment, comme pour d’autres grandes villes, il y a certains quartiers dans lesquels il ne faut pas s’aventurer. Très vite, nous avons été rassurés: depuis quelques années, il existe une « police touristique », qui était particulièrement présente dans la zone où nous nous trouvions. Même les habitants veillent à notre sécurité: un jour nous nous sommes trompés de direction, et immédiatement, un motard gesticulant, de même qu’un agent de sécurité, nous ont indiqué qu’il fallait rebrousser chemin, car nous risquions de nous faire détrousser.

Le Malecón 2000

Dès notre arrivée en début d’après-midi, nous nous empressons de découvrir le fameux « Malecón 2000 », dont l’entrée Nord se situe quasi en face de notre hôtel. Cette promenade récemment aménagée longe le fleuve Guayas sur 2,5 km. Elle comprend à la fois un important musée d’art et d’anthropologie, un parc d’attractions, un cinéma, un magnifique jardin, des monuments historiques et des sculptures, une place de jeux pour enfants, des stands vendant toutes sortes de produits et bien entendu des cafés et des restaurants. Bref, de quoi y passer de beaux moments de détente. On y trouve aussi un embarcadère, d’où des bateaux vous emmènent pour une ballade sur le fleuve où pour une visite de l’île toute proche de Santay.

L’île de Santay

Au début du Malecón, une affiche propose une excursion en bateau avec visite de l’île de Santay, qui se trouve en face de Guayaquil, sur le fleuve Guayas. Départ à 11h40. Au programme: aller et retour en bateau (2 x 15 min), visite guidée de la réserve naturelle et possibilité de prendre le repas de midi sur place. Comme nous n’avions rien prévu d’autre que de déambuler sur le Malecón, nous décidons d’y aller. Une visite qui en vaut vraiment la peine. Tout d’abord nous apprenons que l’île est habitée par un peuple qui y vit depuis toujours, dans un village construit sur pilotis. Ensuite nous découvrons une nature extraordinaire, qui comprend nombre d’espèces animales et de plantes protégées (l’île a été déclarée site Ramsar / https://www.ramsar.org/fr/notre-travail/zones-humides-dimportance-internationale/la-liste-de-ramsar). Tout cela en parcourant le « chemin des crocodiles », aménagé sur pilotis, qui mène bien entendu à des étangs où vivent ces reptiles aquatiques. Enfin nous mangerons dans le restaurant géré par les indigènes, une manière de soutenir cette population pauvre, dont le tourisme est une des ressources (il est possible de louer des bungalows, ce qui permettrait d’observer une multitude d’oiseaux au lever du jour).

Les parcs

Guayaquil recèle de nombreux parcs. Deux d’entre eux, parmi les plus remarquables, se trouvaient dans notre secteur: le Parque Bolivar et le Parque del Centenario.

Le parque bolivar

Au centre de ce parc, on a érigé un monument dédié au libérateur Simon Bolivar, d’où sa dénomination. Mais ce parc est aussi appelé « Parque de las Iguanas ». Et pour cause: il héberge des dizaines d’iguanes terrestres, les mêmes que nous avions aperçu dans le parc del Centenario à Cartagena en Colombie. On y trouve aussi un étang avec des tortues. Mais le parc est également flanqué de la cathédrale de Guayaquil, érigée en style néogothique au début du 20ème siècle (la première, construite au 16ème siècle sur la colline de Santa Ana, ayant été détruite par un incendie).

Le parque del centenario

C’est le plus grand parc de Guayaquil. Il comporte des parterres soignés, de magnifiques arbres et de nombreux bancs. Son appellation vient du fait que pour marquer le centenaire de l’indépendance, on a érigé en son centre une impressionnante colonne de 27 m de haut, dédiée aux héros de l’indépendance du 9 octobre 1820.

La colline de Las Peñas

C’est le plus ancien quarter de Guayaquil. Érigé sur une colline, Il se caractérise par ses maisons colorées de style colonial. Au sommet, une ancienne place forte, une église et un phare, d’où l’on jouit d’une vue extraordinaire sur toute la ville. Mais pour cela, il va falloir gravir un escalier de 444 marches!

Escapade à Durán

Ce n’est pas tant pour la découverte de la ville d’en face, mais bien plus pour l’”aerovia”, ce téléférique unique, qui traverse un fleuve et un quartier de Guayaquil, que nous avons accompli ce trajet. Après un aller et retour à Durán, nous avons poursuivi au-dessus de la ville jusqu’au terminus près du Parque del Centenario.

Le Malecón encore…

Il n’y pas eu un seul des 5 jours passés à Guayaquil où nous ne sommes pas allés nous balader sur le Malecón. De jour comme de nuit. Pour y boire un café ou pour y manger. Mais aussi pour nous distraire: en faisant, à deux reprises, un tour sur la grande roue (1 tour = 12 min!), en contemplant les nombreuses sculptures qui le jalonnent ou encore en regardant un beau film chilien dans l’auditoire du très intéressant musée d’anthropologie et d’art contemporain.

Dimanche 15 octobre, nous avons aussi eu l’occasion de partager la joie des habitants suite à l’annonce de l’élection du nouveau président de l’Equateur, Daniel Noboa, originaire de Guayaquil. Klaxons, discours et musique devant son domicile face au Malecón!

Quito

Notre arrivée à Quito en taxi (45 min depuis l’aéroport)a été un peu mouvementée. Notre hébergement, surnommé par Booking « Historic Centre Premium Quality Lodging » est un logement chez l’habitant, et ce nom n’existe pas sur Google Maps. Le chauffeur est donc obligé de se débrouiller avec l’adresse, qui indique un numéro de maison entre deux rues. Seulement voilà: il découvre que la maison est située aux 2/3 d’un escalier très pentu d’environ 90 marches. Il est évidemment est exclu de transporter tous nos bagages depuis le bas. Il téléphone longuement à notre logeuse pour savoir comment rejoindre la rue du haut. Mais il se trompe et, manque de chance, la rue qu’il emprunte est barrée un peu plus loin pour cause de travaux. Re-téléphone à notre logeuse. Celle-ci viendra nous attendre au haut de l’escalier et nous aidera à descendre nos bagages sur une trentaine de marches. Ouf! Nous séjournerons une semaine dans un chouette appartement indépendant avec une terrasse couverte. Du haut de l’escalier, belle vue sur la basilique dans le centre historique.

Après avoir dégusté une belle assiette de pâtes dans le restaurant situé au bas de l’escalier, nous irons découvrir le parc Alameda tout proche, mais à un rythme d’escargot. C’est que nous sommes à 2850 mètres d’altitude, et il va falloir s’accoutumer!

Le parc Itchimbia

En montant tout droit au-dessus de chez nous, on arrive au sommet d’une colline, occupé par une grande zone de verdure et de forêt, où l’on a aménagé des installations de sport et de jeux: le Parque Itchimbia. De là haut, la vue sur la ville et les montagnes d’en face est splendide. Une belle promenade en fait le tour. Nous sommes impressionnés par l’immensité de cette capitale, qui occupe un fond de vallée sur près de 50 km! Un restaurant haut de gamme situé à flanc de colline en offre une vue imprenable!

Le centre historique

Au cours de notre séjour, nous ferons plusieurs incursions dans le centre historique, situé à environ 20 minutes à pied de notre logement. Elles seront de courte durée, car d’une part l’adaptation à l’altitude est plus lente qu’espéré, surtout pour Sonja, qui est très vite essoufflée et éprouve des nausées, malgré les médicaments et les bonbons au coca aimablement offerts par notre logeuse… D’autre part, le relief de Quito est très tourmenté, ce qui implique des montées raides.

La Basilica del Voto Nacional

Cette imposante construction de la fin du 19e siècle est située sur une colline presque en face de notre habitation. Ses dimensions sont impressionnantes. Nous en ferons rapidement le tour.

L’architecture coloniale

C’est un plaisir de flâner dans les rues du centre historique et d’admirer les anciens bâtiments bien préservés. Nous nous y rendrons à plusieurs reprises.

La plaza grande

Magnifique place au centre du quartier historique, flanquée de la cathédrale et du palais du gouvernement.

La catedral metropolitana

Nous passerons plus d’une heure à visiter cette magnifique cathédrale en compagnie d’un guide. Elle contient notamment de superbes œuvre d’artistes de l’école de Quito, la tombe du héros de l’indépendance Antonio Jose de Sucre, une grande salle de réunion des responsables de la cathédrale décorée de portraits de chefs religieux (dont l’un fut empoisonné en buvant le vin liturgique contenant de la mort aux rats!), une bibliothèque ainsi que d’autres œuvres et objets tels qu’une réplique de l’épée du libérateur Simon Bolivar, offerte par le président vénézuélien Hugo Chavez en hommage au maréchal de Sucre. Finalement nous avons eu la possibilité de monter par un étroit escalier en colimaçon sur les dômes de la cathédrale, d’où la vue est splendide. Une visite mémorable!

La plaza san francisco

Cette grande place pavée, bordée de beaux bâtiments, est dominée par l’église et le monastère du même nom. Nous n’avons pas eu le temps de visiter cet édifice colonial, le plus grand de la ville, dont la construction a débuté en 1534.

La plaza de santo domingo

L’église et le cloître de Santo Domingo ainsi que sa place, qui tient lieu de scène à de nombreux artistes, est un autre lieu que nous n’avons visité que furtivement. Il faudra qu’on y retourne, après notre périple au Nord et au Sud de Quito.

Le TelefériQo

Ce téléférique installé sur les flancs du volcan Pichincha emmène les passagers sur une distance de 2,5 km jusqu’au sommet de la Cruz Loma, à une altitude de 4100m. On y jouit d’une vue spectaculaire sur le paysage andin de Quito. A partir de là, certains se lancent dans l’escalade du Rucu Pichincha (4680 m / 4 km/ 5 h). En ce qui nous concerne, nous nous contenterons d’une petite balade sur les premiers 100 m du sentier et observerons la végétation très particulière de ce lieu.

La Mitad del Mundo

Un des sites les plus visités depuis Quito est La Mitad del Mundo, situé à 13,5 km de Quito. Nous nous y rendons en taxi. C’est là qu’en 1736, une mission géodésique dirigée par un français a décidé que la ligne de l’équateur passait à cet endroit. Le résultat de ces mesures a été confirmé en 1902 par une deuxième mission géodésique. En hommage à ces scientifiques, on a érigé un premier monument en 1936, puis un deuxième, de 30 m de haut, inauguré en 1992. Or des mesures récentes réalisées l’aide de la technologie GPS ont révélé que la ligne de la moitié du monde passait 240 m plus au Sud, sur un monument érigé sur le mont Catequilla il y a des millénaires par une tribu précolombienne. Des fouilles archéologiques ont révélé que c’était le lieu de cérémonies rituelles. C’est la preuve des grandes connaissances que possédaient les peuples andins concernant les mouvements des astres. Nous visiterons les deux sites, à commencer par l’authentique, en compagnie d’une guide indienne, puis le touristique.

Le site authentique

Arrivés sur les lieux, déserts ce jour-là, on nous propose une visite guidée vers le mont Catequilla. Nous décidons d’y aller, afin de connaître ce site archéologique et d‘avoir des explications scientifiques sur la détermination de la ligne de l’équateur. Avec notre guide, nous empruntons donc en taxi le chemin cahoteux qui mène au sommet (15 min), d’où l’on jouit d’une vue superbe sur la ville de Mitad del Mundo et les montagnes environnantes. Au centre d’une plate-forme précolombienne, sur la ligne exacte de l’équateur, se dresse un monument moderne réalisé par le sculpteur équatorien Gustavo Guayasamin Crespo. Cette colonne d’environ 15 mètres de haut représente les 12 mois de l’année, sous la forme du calendrier créé par les indiens (bien plus précis que le calendrier grégorien actuel). Je m’empresse d’activer la boussole de mon portable pour constater que nous sommes bien à la latitude de 0°0’0’’.

Bien entendu, nous aurons droit à la fameuse expérience de l’œuf, qu’il est possible, mieux que partout ailleurs (en raison de l’attraction terrestre plus élevée), de poser verticalement.

Quelques dizaines de mètres plus loin, une autre plate-forme, dont le centre, matérialisé par une par une pierre en trapèze, est lui aussi situé exactement sur l’équateur. Et plus loin encore, une troisième, où se déroulent aujourd’hui encore des cérémonies rituelles. Là nous serons invités à marcher rapidement sur la ligne de l’équateur, un pied devant l’autre, afin de constater la difficulté à garder son équilibre à cet endroit. Nous expérimenterons aussi l’impossibilité de se ternir immobile sur l’équateur pieds joints, bras tendus et yeux fermés.

Enfin notre guide nous fera remarquer la silhouette de l’homme couché qui se découpe sur les montagnes à l’horizon…

Le site touristique

Le site touristique de la Mitad del Mundo s’avère lui aussi intéressant, non seulement en raison de son histoire, mais aussi pour son monument impressionnant ainsi que pour son aménagement soigné. Ce monument de 30 m de hauteur a été construit de 1979 – 1982 pour commémorer les 200 ans de l’expédition géodésique en Équateur. Il remplace le premier monument de 1936, qui mesurait 10 m de hauteur. Le monde entier appartient à Sonja: elle a un pied dans chaque hémisphère!

A l’intérieur, un ascenseur nous conduit au 4ème étage sur un balcon circulaire, avec vue sur les lignes des 4 points cardinaux, puis nous descendrons les escaliers pour visiter l’exposition, qui présente un thème à chaque étage. Passé cette visite, nous entrerons encore dans une chocolaterie, qui présente, vend et fait déguster les meilleurs chocolats d’Equateur. Et nous ne résisterons pas à la tentation d’en acheter quelques plaques… Mais nous ignorerons les autre attractions touristiques telles qu’un planétarium, un musée de la bière ou des échoppes d’artisanat, qui n’ont rien à voir avec le sujet.

La Vierge de Quito

Pour notre dernier jour à Quito, nous avons décidé de nous rendre une dernière fois dans le centre historique et d’effectuer un tour de ville en « Tour-bus », ce bus rouge à deux étages qui passe par les principales curiosités de la ville. Départ à 9h55 à la place San Francisco. Du coup, nous grimperons sur la colline de El Panecillo, où trône cette énorme statue en aluminium de 30 m (41 m avec la base), représentant la Vierge de Quito. C’est la plus grande statue en aluminium du monde. Debout sur le globe terrestre, avec à ses pieds une couleuvre qui symbolise le mal, elle déploie ses ailes sur la capitale en signe de protection. Vue de près, cette statue taillée dans la pierre et recouverte de 7400 plaques de métal, est vraiment impressionnante. La plate-forme circulaire aménagée au sommet du socle offre une magnifique vue panoramique.

La relève de la garde

Ce même jour, en passant sur la Plaza Grande, nous remarquons un attroupement devant le Palais du gouvernement. Sur la galerie du premier étage, une fanfare joue et des gardes costumés sont alignés. Soudain, trois personnes défilent sur la galerie et entrent dans le palais sous bonne garde. S’agit-il du nouveau président? Devant l’entrée, où le tapis rouge a été déroulé, nous nous renseignons auprès d’un officiel: il s’agit de la présentation du nouvel ambassadeur d’Israël. Par la même occasion, nous apprenons qu’à midi, au même endroit, aura lieu la cérémonie de la relève de la garde présidentielle. Quelle chance! Ce rituel n’a lieu que deux fois par semaine. Nous y serons, bien sûr! Ce qui implique que nous abrégerons notre tour de ville en bus. Cette cérémonie solennelle nous a beaucoup émus. En préambule, nous assistons à un défilé de la garde montée devant le Palais.

Puis à midi sonnant, au son de la fanfare, l’ancienne garde et la nouvelle arrivent sur la place au pas cadencé et forment deux rangées qui se font face. En guise de symbole de la remise, deux des gardes échangent une épée. Après une série de garde-à-vous, la fanfare entame l’hymne national, repris par les gardes et le public.

Ensuite de quoi, les deux rangées de gardes repartent au son de la fanfare, selon un scénario bien rodé, et se séparent, chacune d’elles repartant de son côté.

Bilan

De ces 6 jours passés à Quito, nous tirons un bilan positif: chouette appartement où nous avons cuisiné tous les soirs, découvertes intéressantes dans le centre historique et dans la région, bons restaurants avec options véganes. Seul bémol: la météo. A part le premier jour, il a plu tous les après-midi, et parfois de véritables trombes! Les derniers jours, pas ou peu de soleil, et donc des températures fraîches (17° le jour, 9° la nuit – pas de chauffage). Nous avons donc eu froid le soir; heureusement que nous avons pu préparer des repas chauds et nous faire des thés et que nous disposions de bonnes couvertures. Dernière remarque: du fait de l’insécurité qui règne dans le centre historique et dans notre quartier, nous avons renoncé à sortir le soir – notre logeuse et un chauffeur de taxi nous l’ont déconseillé. Nous n’avons donc pas pu participer à la vie nocturne. Même si des pancartes annoncent que le quartier est surveillé par des caméras vidéo et par les habitants.

Otavalo

Aujourd’hui 25 octobre, cap sur Otavalo, ville de 41’000 habitants située à environ deux heures de bus au Nord de Quito, à 2580 m d’altitude. Célèbre pour son marché artisanal, elle est aussi la base de belles excursions dans les Andes. La météo ne s’annonce malheureusement pas meilleure. A 07h30, un taxi nous conduit au terminal des bus de Carcelén (50 min). Dès notre arrivée, nous sommes immédiatement dirigés vers le prochain bus qui part pour Otavalo (prix: 3,20 dollars par personne, que nous paierons dans le bus). Le bus est confortable, le paysage varié, fait tantôt de forêt et de roche volcanique, tantôt de nombreuses serres protégées du vent par de hautes palissades de bambou. Arrivés à destination, c’est en taxi que nous rejoignons notre hôtel. Notre chambre, jolie mais petite, donne sur un beau patio. De là, un escalier mène à une grande terrasse avec vue sur la ville ainsi qu’à une cuisine commune, où nous pourrons préparer nos repas et séjourner le soir. Nous y serons seuls la plupart du temps.

Les bagages déposés, nous partons en ville en quête d’un restaurant, en espérant en trouver un qui offre des alternatives véganes. C’est peine perdue: partout les cartes proposent des plats à base de poulet (surtout!), de porc, de bœuf, de poisson, de fruits de mer, de fromage… Après plusieurs demandes, on nous suggère de tenter notre chance au marché couvert. Et là, effectivement, parmi les nombreux stands de repas, une dame nous propose un repas végane: un jus, une soupe et un plat principal, le tout pour 6 dollars par personne.

Le cimetière des indigènes

Comme prévu, la météo n’est pas favorable aux excursions vers de magnifiques lagunes en montagne. Nous nous contenterons donc de visiter les sites des environs recommandés par les guides de voyage. L’un d’entre eux est le cimetière des indigènes. Il est jeudi et justement ce jour-là, les indigènes des environs se retrouvent au cimetière pour y prier et partager un repas. Nous entrons d’abord dans le faux cimetière, le cimetière des riches. Ici presque tous les cercueils sont entreposés dans des casiers et beaucoup ont des mausolées. Nous ne nous attardons pas et une rue plus loin, entrons dans le cimetière que nous cherchons, situé juste derrière le premier.

Ici l’ambiance est totalement différente: alors que nous n’avons pas rencontré un chat dans le cimetière des “blancs”, une intense activité règne dans ce cimetière des “pauvres”, qui ne comporte que des tombes, souvent munies d’une simple croix en bois. Nous apprendrons qu’ici les familles ne paient que 10 dollars par an pour l’entretien du cimetière. Nous voyons des personnes seules en train de prier et des familles entières d’indiens qui partagent sur la tombe le repas préféré du défunt. Alors que nous observons l’une de ces scènes, une femme extérieure à la famille nous invite à partager leur repas, ce que nous ne ferons pas, par respect pour l’intimité de la famille. Il règne ici une atmosphère de sérénité, de respect et de solidarité. A la sortie, nous nous renseignons auprès d’une indienne âgée sur la différence entre les deux cimetières. Cette discussion nous laisse un sentiment de malaise: cette forme d’apartheid rappelle le temps de la colonisation, où les Indiens étaient méprisés, car considérés comme inférieurs. Cette attitude ne semble pas avoir disparu de nos jours.

L’arbre sacré

Le jour suivant, nous nous rendons en taxi jusqu’à un mirador nommé El lechero, qui est en même temps un lieu sacré, où ont lieu des cérémonies rituelles. L’arbre situé au sommet, dont l’âge est estimé entre 800 et 1000 ans, est lui-même aussi considéré comme sacré. Le lieu offre de jolis coups d’œil sur le lac San Paolo. Nous marcherons ensuite jusqu’au Parque Condor (30 min), un refuge pour rapaces.

Le Parque Condor

L’objectif principal de ce centre de recherches est l’éducation à l’environnement ainsi que le sauvetage des rapaces. L’ambassadeur du parc est le condor des Andes, symbole national de l’Equateur, qui est malheureusement menacé d’extinction. Le parc présente 22 espèces de rapaces, tout au long d’un sentier bien aménagé. A la fin, dans un amphithéâtre désert (vu le temps maussade), nous assistons à une démonstration de vol avec d’intéressantes explications. Le condor andin n’en faisait malheureusement pas partie, l’Etat l’interdit. La présentation à peine terminée, il commence à pleuvoir, et nous rentrons en taxi.

Le condor des Andes:

La démonstration de vol:

Le marché d‘artisanat

Depuis des centaines d’années, Otavalo accueille l’un des plus importants marchés des Andes. Sur la Plaza de Ponchos, les vendeurs, issus d’Otavalo et des villages indiens des environs, proposent un choix incroyable d’artisanat traditionnel: articles en laine (tapis, tapisseries, ponchos (surtout!), écharpes), blouses brodées, hamacs, perles, nattes tressées, bijoux… Le marché a lieu tous les jours, mais le samedi, jour officiel de marché, est la journée la plus animée: les étals envahissent une bonne partie des rues du centre-ville. Et aujourd’hui, notre dernier jour à Otavalo, est justement un samedi! Nous déambulons une bonne partie de la matinée entre les rangées de stands et en rapportons inévitablement quelques articles-souvenirs; une blouse brodée et un collier de perles pour Sonja, une flûte de pan pour Roland.

Lorsque le temps est pluvieux, il faut savoir s’adapter. C’est ce que nous avons fait en passant un bon moment dans ce ce café, qui, en plus de vendre d’excellents chocolats et cafés artisanaux équatoriens, propose de délicieuses pâtisseries…Ceux qui connaissent bien Roland savent qu’il n’a pas songé à résister à la tentation!

Pour terminer ce reportage sur Otavalo, encore une anecdote. La semelle de ses souliers commençant à se décoller, Roland les a fait coudre pour 4 dollars dans une des cordonneries du centre-ville.

Mindo

La petite ville de Mindo est située dans les Andes occidentales à l’Ouest de Quito. Nous tenions à y aller, essentiellement pour l’observation des oiseaux, mais aussi pour son climat, sa végétation et ses possibilités de randonnées. Et nous ne serons pas déçu. Pour y aller, nous devons d’abord retourner Quito, au terminal de El Carcelen (2h), puis rejoindre en taxi le terminal de La Ofelia (20 min), où nous achetons notre billet pour Mindo. Nous embarquons à 11h00, pour un trajet de 2h30. Au bout d’une demi-heure déjà, le ton est donné: la route sinueuse pénètre dans une étroite vallée aux nombreuses ramifications, recouverte de forêt tropicale; après l’ambiance urbaine de Quito et d’Otavalo, c’est véritablement un retour à la nature. Arrivés à Mindo, nous tombons le pull: enfin à nouveau des températures agréables! Altitude: 1250 m. Et pour couronner le tout, le bungalow que nous avons loué se trouve dans un magnifique jardin d’orchidées et d’autres fleurs, où viennent s’abreuver papillons et colibris.

Tarabita et randonnée

La première journée à Mindo s’annonce belle. Nous décidons donc d’effectuer une randonnée dans la région des cascades. Pour rejoindre cette dernière, il nous faudra prendre un taxi, qui nous conduira en une vingtaine de minutes au départ du « tarabita ». Il s’agit d’un petit téléférique consistant en une seule nacelle à 6 places, propulsé par un moteur diesel, qui traverse une vallée à 150 m de hauteur. Impressionnant et beau!

La station située à l’autre bout est le point de départ de plusieurs sentiers de randonnée menant à différentes cascades. Nous choisissons le plus long, qui conduit à la plus haute, « La Reina ». Sentier magnifique, dans une végétation exubérante, avec plusieurs petites cascades et ruisseaux. Nous mettons 1h10 pour arriver à la cascade, un peu moins pour le retour. Puis nouvelle traversée en tarabita, où un taxi nous attend à l’heure fixée pour rejoindre Mindo.


Observation des oiseaux

Pour observer les oiseaux, un guide est indispensable. Celui-ci sait les repérer, peut nous les faire voir à l’aide de sa longue vue et donner des explications complètes sur chaque oiseau. C’est la réception de l’hôtel qui s’est occupé de réserver ce tour de 4h, pour un prix de 75 dollars en tout, transport aller et retour au départ de l’hôtel compris. Le guide vient nous prendre à 05h30 avec son véhicule privé.

La gallina de peña

Le premier endroit où il propose de nous emmener se situe à environ 30 minutes de voiture et 20 min à pied. C’est un abri en pleine forêt, d’où nous pourrons observer la « gallina de peña », un oiseau au plumage rouge vif. Le sentier qui y mène traverse d’abord un pâturage. C’est là que nous verrons de loin, perché sur une branche, un couple de perroquets verts à bec jaune et queue rouge ; ils étaient malheureusement à contre-jour. Puis le sentier pénètre dans la forêt. Soudain nous entendons le cri éraillé d’un groupe de gallinas de peña. C’est alors qu’il commence à pleuvoir. Heureusement l’abri – une grande bâche en plastique – n’est pas loin. Notre guide détecte tout d’abord un quetzal d’Equateur. Quelle chance! A l’aide de son portable, il a juste le temps de faire une vidéo. Puis nous assistons au remue-ménages de magnifiques gallinas de Peña mâles. Nous avons alors tout loisir d’observer ce magnifique oiseau avec nos jumelles et la longue-vue. Mais lorsque la pluie redouble d’intensité, l’oiseau disparaît pour s’abriter lui aussi. Dommage! Il ne nous reste plus qu’à attendre que la pluie diminue pour quitter l’abri et rejoindre la voiture.


Sur le chemin du retour, nous verrons encore un couple de tangaras des montagnes et trois vautours séchant leurs ailes.

La réserve des colibris

Le deuxième lieu que nous visitons est en fait le domaine familial du guide: un magnifique jardin fleuri, qui compte 22 espèces de colibris ! Sur un mirador avec une vue spectaculaire sur Mindo, nous pouvons les observer de très près en train de se ravitailler aux abreuvoirs. Mais le guide nous réserve une dernière surprise: il nous remet à chacun un abreuvoir, et les colibris viendront se poser sur nos doigts! Quel plaisir de sentir leurs petites pattes fines et de les voir se délecter de nectar sans crainte! Nous sommes émerveillés: jamais nous n’avons pu observer des colibris d’aussi près!

El Mariposario

Le matin du 3ème jour, nous décidons de nous rendre à pied au fameux Mariposario (refuge à papillon), situé à 4 km, en empruntant une route en pleine nature. Il est 11h00, et le parking est vide; nous sommes les seuls visiteurs! Pour une entrée à 4 dollars par personne, nous aurons droit à une guide privée.

C’est avec fierté qu’elle nous présente son élevage. Dans des cages fermées par des toiles, nous verrons successivement le stade des œufs déposés sur une feuille, celui de la chenille et celui de la chrysalide. Ces dernières sont suspendues sur des rangées de fils enduits de silicone, regroupées par espèce. Il existe une variété incroyable de formes et de couleurs, certaines d’entre elles présentant un aspect métallique! C’est dans cette succession de cages que naîtront les papillons – la guide parle de maternité!

La guide joue même à la sage-femme et provoque la naissance d’un papillon; nous le voyons sortir de la chrysalide et déployer les ailes! Il y restera accroché pendant quelques heures, afin de sécher ses ailes. Pour perpétuer l’espèce et empêcher les croisements avec d’autres espèces, on procède à la séparation et à l’isolation des femelles.

Nous pénétrons finalement dans la serre aux papillons, un magnifique jardin, où naissent, vivent et meurent des centaines de papillons. « Le jardin est à vous, et vous pouvez y rester aussi longtemps que vous le souhaitez », dit la guide, avant de s’éclipser. Nous profiterons du spectacle pendant une bonne demi-heure, dans un silence absolu. Le photographe s’en donne à cœur joie!

Puis retour par le même chemin, les yeux pleins de papillons. Mindo a vraiment été pour nous un magnifique bain de nature!

C’est avec une pointe de regret que nous quittons notre cabane dans la nature. Mais la suite est programmée: la Sierra centrale et l’Amazonie.

Notre prochaine destination est Baños. Mais pour y aller, il faut repasser par Quito, changer de terminal en taxi, puis reprendre un bus pour 3 heures de trajet. Ce qui nous ferait plus de 6 heures de route, sans compter les temps d’attente. Nous avons donc décidé de poser nos valises dans la capitale pour deux nuits. L’occasion de faire une nouvelle incursion au centre-ville, où nous n’avons de loin pas tout vu. Nous avions notamment prévu de visiter le musée du palais gouvernemental. Malheureusement c’est jour de fête (la Toussaint) et, en raison du manque de personnel, ce n’est pas possible ce jour-là; il faut s’annoncer par internet. Nous visiterons encore deux églises prestigieuses: l’église et couvent de Saint-François et l’église de la Compagnie de Jésus. En passant, nous pénétrons encore dans l’église de la Merced.

iglesia de san francisco

Cette église majestueuse datant du 16ème siècle domine toute la place du même nom. Au début du 17ème siècle, les Franciscains européens y ont ajouté un cloître à l’endroit même où se trouvait autrefois le palais du souverain inca Atahualpa. C’est le site religieux le plus ancien et le plus important d’Equateur. Nous visitons les deux bâtiments et montons dans le clocher, qui offre une une vue spectaculaire sur la place et la ville.

iglesia de la compaña de jesús

Construite au 17ème siècle par les Jésuites, cette église possède des ornements extraordinaires, extrêmement denses, réalisés par des artistes de l’Ecole quiténienne, qui ont passé des milliers d’heures à les sculpter dans du bois et à les dorer à l’or fin (23 carats). Le prix d’entrée permet d’entretenir et de conserver ces merveilles. Des pancartes indiquent qu’il est interdit de photographier. Nous n’avons cependant pas résisté à en prendre discrètement quelques-unes…

Nous profitons aussi encore de l’ambiance festive qui règne dans les rues alentours.

Le lendemain tôt, nous rejoindrons en taxi le terminal Sud, où nous achèterons un billet pour Baños.

Baños, petite ville de 14’000 habitants, 1850 m d’altitude, est nichée au fond d’une vallée étroite, entourée de hautes montagnes, à quelques kilomètres d’un volcan actif, le Tungurahua. Connue pour les nombreuses activités qu’elle offre, telles que rafting, canyoning, VTT, randonnées, mais aussi pour ses thermes, Baños est très touristique. Nous y passerons trois jours de détente, partagés entre bains thermaux, flânerie dans la ville, découverte d’attractions touristiques et beaux moments passés dans le jardin de notre hôtel.

l’hotel llanovientos

Situé à la périphérie dans une montée raide, il dispose d’un beau jardin et offre une belle vue sur la montagne.

Les thermes

termas de la virgen

Bains magnifiques, situés à 20 min à pied de notre hôtel, comportant 10 bassins de différentes températures. Trois d’entre eux, à l’eau brune, sont directement alimentés par les eaux souterraines, le plus chaud mesurant 42 degrés – on s’y brûle presque en y entrant! Il y a également une piscine (froide) à vagues sur le toit. Ici le bonnet de bain est obligatoire!

Termales el salado

Établissement plus ancien, plus petit, moins convivial (pas moyen de boire un café), mais dans un cadre plus naturel et aux eaux eaux tout aussi bienfaisantes, avec un bassin très chaud, d’autres moyennement chauds et 2 autres froids.

Attractions touristiques

Sur les montagnes environnantes, il existe deux miradors aménagés en parcs d’attraction avec restaurants. Pour 10 dollars, un taxi nous conduira aux deux endroits, pas très éloignés l’un de l’autre, en nous attendant à chaque fois une vingtaine de minutes. Comme nous a dit un chauffeur de taxi, « Es para matar el tiempo » (C’est pour tuer le temps). C’est un peu vrai, mais honnêtement, cela valait la peine.

La casa del arbol

Le lieu est aménagé en parc, avec différents points de vue propices aux selfies. Il est surtout connu pour sa cabane installée dans un arbre et ses balançoires, qui vous donnent l’impression d’être propulsé dans le vide.

Las manos de la pachamama

Les mains de la Pachamama, c’est plus qu’un mirador: c’est une œuvre d’art, construite sous la direction de trois artistes de Baños, en tant symbole de la fertilité et de la communion entre l’être humain et la nature (la Pachamama étant une ancienne divinité inca, dont le nom signifie Mère ou Terre). Elle est située au bord d’un des canyons qui descendent du volcan Tungurahua. Magnifique, impressionnant! (Nous devons enfiler des pantoufles en feutre pour ne pas abîmer les fresques.)

Baños by night

Le terminal des bus

Lorsque vous arrivez dans un terminal de bus, les employés des différentes compagnies de bus – et elles sont nombreuses – prononcent à haute voix le nom de la destination, et vous savez immédiatement où vous diriger pour acheter votre billet (si vous ne l’avez pas déjà fait la veille). Parfois même, lorsque vous déchargez vos bagages du taxi, on vous demande où vous allez et on vous emmène vers la bonne compagnie! Nous trouvons ce système extrêmement pratique.

Ce matin, pour la première fois, nous descendons en Amazonie, à Tena, une petite ville de 30’000 habitants située à 650 m d’altitude. Il va faire chaud et nous préparons nos tenues d’été. Le bus mettra 3 h pour y arriver; c’est dimanche et il s’arrêtera de nombreuses fois pour prendre et laisser descendre des passagers. Notre hôtel est situé dans un quartier calme en bordure de la localité, mais proche d’un malecón, une belle promenade où se situent quelques bons restaurants. Le premier jour, nous grimpons au sommet de la tour panoramique du parc Amazónico La Isla, que nous allons visiter.

Le Parque Amazónico La Isla

A l’entrée du parc, un guide vient immédiatement nous proposer ses services. Nous acceptons, ce qui nous permettra d’apprendre un tas de choses sur les ressources naturelles de cet échantillon de forêt tropicale amazonienne protégé, qui s’étend sur 24 hectares entre les deux fleuves Pano et Tena. Nous observerons notamment un oiseau au plumage noir et jaune, la oro péndola, un tapir et des singes-écureuils.A la fin de la visite, ce guide, qui appartient au peuple indien quechua, nous propose pour le lendemain un tour privé d’une journée dans la jungle, au riche programme, pour 85 dollars par personne. Une occasion a ne pas manquer! Rendez-vous est donc pris à 9h au café Tortuga, notre restaurant préféré.

Une journée dans la jungle

8h50, café Tortuga: à peine avons-nous fini de boire notre café que déjà se pointe notre guide en taxi. Première surprise: son épouse nous accompagne. Nous comprendrons plus tard que c’était pour elle l’occasion de retrouver ses amies quichua qui prépareront notre repas de midi. Le guide nous a procuré des bottes (après nous avoir demandé nos pointures la veille par téléphone) et, après avoir réglé la facture en bonne et due forme, nous partons en taxi vers l’embarcadère Ahuana Punto, situé sur le fleuve Napo (environ 40 min). Programme de la journée: déplacement en bateau moteur (30 min), promenade dans la jungle (1h), visite d’un refuge pour animaux situé en pleine forêt (1h30), repas de midi dans une communauté quechua, partie de sarbacane, fabrication artisanale de chocolat avec dégustation, lagune des caïmans, retour en bateau.

sur le fleuve Napo

Naviguer en silence sur ce fleuve en pleine forêt amazonienne est un vrai régal. On sent ici toute la puissance de la nature. Tous nos sens sont en éveil, afin d’emmagasiner un maximum de sensations. Franchir un rapide n’est pas chose aisée: le pilote doit choisir l’endroit qui présente le moins de cailloux et forcer le passage à la gaffe!

Parcours dans la jungle

Au bout d’une demi-heure, le bateau s’approche de la rive, ralentit et accoste à l’entrée d’un petit sentier. Nous mettons nos bottes, qui seront bien utiles dans les passages marécageux. Puis nous nous enfonçons dans la forêt en suivant cet étroit sentier, lentement et silencieusement, en espérant voir l’un ou l’autre oiseau. Mais il est 10h40 et les oiseaux se taisent. Notre guide essayera bien d’en attirer un par son sifflement, mais en vain. En revanche, il nous montrera plusieurs plantes médicinales connues des indiens depuis plus de mille ans, telles la guayusa, dont les feuilles ont des vertus stimulantes (caféine) et antioxydantes (contre le vieillissement), la cannelle, aux propriétés antibacteriennes, anti-inflammatoires et digestives, ou encore « la sangre del drago », la sève d’un arbre appelé Croton Lechleri, de couleur rouge vif, efficace contre les infections bactériennes et virales et pour guérir rapidement les blessures. Merveilleuse selva amazonienne!

Le sentier nous mène finalement à un énorme ceibo (ceiba pentandra), dont nous prenons le temps de faire le tour, en admirant la taille impressionnante de ses racines. Des arbres qui peuvent atteindre 60 à 70 mètres de haut!

Nous retournons ensuite à la rivière par un autre sentier. Quel plaisir de se promener ainsi dans cette forêt luxuriante et paisible, où le soleil peine à percer!

Nous arrêtons encore deux fois. Tout d’abord pour observer de près un magnifique nid de termites; le guide en enlève une partie de l’enveloppe, laisse les termites envahir sa main, puis se frotte les mains pour les écraser; le liquide qui ainsi extrait est un excellent anti-moustique!

Un peu plus loin, le guide et sa femme, avec beaucoup de soin, nous fabriquent à chacun un joli bandeau à l’aide de fibres de palmier.

Peu de temps après, nous retrouvons le fleuve, où notre bateau nous rejoindra quelques minutes plus tard.

le refuge « amazoonico »

Et c’est reparti pour 30 minutes de navigation magique jusqu’au refuge pour animaux « AmaZOOnico ». En route, nous observons des chercheurs d’or; ceux-ci vendent leur récolte sur le marché.

Arrivés à destination, nous montons à la réception du refuge. Le guide paie les entrées, puis nous confie à un autre guide qui se trouve être un jeune Français, l’un des 20 bénévoles qui gèrent ce refuge. Ce dernier a la particularité de se situer en pleine jungle, loin des circuits touristiques. Il accueille des animaux capturés, blessés, maltraités ou abandonnés, en vue de les réintroduire dans la nature, dans la mesure du possible. Une des conditions à cet effet est que l’animal n’ait pas développé une relation trop étroite avec l’être humain. Le guide nous raconte l’histoire de chaque animal. Nous observons des animaux en liberté (singes, pécaris) venant rendre visite à leurs congénères prisonniers de leur enclos. Le refuge continue de s’agrandir, en fonction des nouvelles demandes…
https://www.amazoonicorescue.org/
Une heure et demie plus tard, nous retrouvons notre bateau, qui nous fera à nouveau traverser le fleuve pour le repas de midi (ou plutôt de 14h00…).

chez les indiens quechua

Sur la rive opposée, une communauté quechua a a aménagé une infrastructure pour accueillir les touristes. A l’entrée de la grand hutte, nous sommes accueillis par deux indiennes, qui nous offrent un verre de guayusa en guise de bienvenue. Puis nous prenons place à une longue table, où on nous sert un excellent plat végétarien. Ensuite de quoi, nous nous exerçons au tir à la sarbacane, puis assistons à la fabrication artisanale de pâte de chocolat. Celle-ci, une fois chauffée, est versée sur un plat de fruits, et voilà notre dessert! Enfin nous dégustons la chicha, préparée avec du yucca fermenté. Boisson traître, dont aurait tendance à abuser, car elle se boit facilement, mais dont les effets ne tardent pas à se manifester!

la lagune des caïmans

Alors que la pluie se met à tomber, nous empruntons un nouveau sentier dans la forêt, qui nous mène à la magnifique lagune des caïmans. Le guide a emporté des abats de poulet, et nous assistons au repas de ces reptiles, qui se précipitent avidement sur les morceaux de viande, et dont les mâles peuvent mesurer plus de 2 mètres.

retour au soleil couchant

Il est 16h45 lorsque nous embarquons pour un dernier trajet sur le Rio Napo. Nous éprouvons un sentiment de grande satisfaction après une journée si riche en sensations et en enseignements! En passant, nous apercevons un drapeau suisse: c’est la « Casa del Suizo », un hôtel de luxe avec vue imprenable sur le fleuve et la forêt amazonienne! Arrivés à l’embarcadère, nous buvons encore un verre en attendant le taxi qui nous ramènera à Tena.

Au revoir Tena

Nous passons notre dernière journée à Tena en préparant notre départ du lendemain (horaire des bus, retraits au bancomat – certains hôtels et restaurants n’acceptant que le paiement en espèces – et en nous promenant en ville et sur le malecón, où règne une certaine animation en ce samedi, notamment une course de canots pneumatiques. Le soir nous nous offrons encore un tour de ville en petit train, et le lendemain matin, nous faisons nos adieux au café Tortuga et à son chouette personnel.

Notre prochaine destination est un petit village sur la route qui remonte vers Quito, mais déjà dans les Andes, à 3200 m d’altitude. Nous nous sommes donc équipés pour le froid. Pourquoi nous arrêter à cet endroit? Pour deux raisons: d’abord pour éviter les 5 h de bus jusqu’à Quito; ensuite pour profiter des très beaux thermes qu’on y trouve – les plus luxueux et les plus spectaculaires du pays, selon le guide touristique. Après 2h45 min de route, le bus nous dépose à la station du village, où un taxi nous prend immédiatement en charge. Notre hôtel se situe 2,5 km plus loin dans la montagne. L’arrivée est glaciale: pas de réception, mais un restaurant non chauffé où un groupe de touristes est en train de terminer son repas en veste d’hiver! De plus il n’y a personne pour nous accueillir! Le réceptionniste est en fait occupé à la cuisine, et nous poireauterons dans le froid pendant presque 10 min avant qu’un jeune homme daigne s’occuper de nous. Bref c’est un peu la douche froide! Heureusement notre chambre possède un chauffage électrique, mais celui-ci ne fonctionne qu’à moitié, ce qui permet d’avoir une température tout juste acceptable, en fermant la porte de la salle de bain. Un bon point tout de même: notre lit comporte 5 couvertures: une sur le matelas et 4 pour nous couvrir. Nous n’aurons ainsi pas froid sous la couette!

Las termas de Papallacta

Le lendemain matin vers 10h, après un petit déjeuner continental dans le froid, le brouillard se lève et le soleil pointe le bout de son nez. Nous nous déplaçons donc à pied – en légère montée le long de la route – jusqu’aux fameux bains thermaux, afin de profiter des heures les plus chaudes de la journée. Le déplacement en vaut vraiment la peine: ces thermes, qui comptent une quinzaine de bassins, sont situés dans un cadre naturel idyllique, à côté d’une rivière. Après le départ d’un groupe de Français, nous y serons presque seuls et profiterons d’un calme absolu! Plusieurs bassins atteignent 40 – 42 degrés, de quoi faire oublier largement la fricasse de l’hôtel!

Bon restaurant

Boycottant notre restaurant glacial, nous ferons conduire par deux fois en taxi jusqu’à un hôtel – restaurant du village, où la tenancière très accueillante nous servira d’excellents plats véganes.

Nous tenions à nous arrêter une nouvelle fois à Quito pour deux nuits , avant de nous envoler pour Cuenca, au Sud de l’Equateur.

Bel hébergement

Nous avons loué pour pas cher (CHF 20.- par nuit) une suite confortable dans une maison ancienne, offrant une vue magnifique sur Quito. De plus, le personnel est extraordinairement sympathique et nous sommes seuls à l’étage.

Promenade

Après avoir mangé une délicieuse « Arepa » (galette de maïs), dans le petit café « Coffee Romance », nous marchons jusqu’au parc El Ejido, en faisant de belles découvertes architecturales et artistiques.

Notre pied-à-terre

L’arrivée à Cuenca est très impressionnante: l’aéroport se situe en pleine ville et l’avion rase les toits! Le taxi ne mettra pas plus de 10 minutes pour nous conduire à notre hôtel. Un très bel hôtel bien situé, en face du marché et à 10 minutes de la cathédrale et de la place principale, où nous trouverons de nombreux restaurants.

Les cathédrales

Il existe deux cathédrales, situées de part et d’autre du Parque Calderón: la nouvelle, la Catedral de la Inmaculada Concepción, dont la construction date de la fin du 19e siècle, et l’ancienne, El Sagrario, blanchie à la chaux, qui date de 1557 et qui sert aujourd’hui de musée d’art sacré.

la catedral de la inmaculada CONCEPCIÓN

Ses gigantesques dômes, couverts de céramiques bleues, se voient de toute la ville.

el sagrario

Nous passerons de longues minutes à contempler ces maquettes animées, représentant différentes scènes de la bible, tant elles sont bien faites!

Justice pour Abigail

Lors de notre première visite dans le centre historique, nous assistons à une manif de centaines d’étudiantes et d’étudiants de l’université de Cuenca: une de leurs camarades, après plus d’un mois de disparition, a été retrouvée assassinée; ils protestent contre le mauvais travail de la police et de la justice. On ressent une grande émotion, qui nous touche beaucoup!

Le lendemain, nous découvrons l’hommage rendu à Abigail sur le pont Mariano Moreno et l’escalier qui y mène: « Ta mémoire est une lutte ».


Parque Calderón

Nous traverserons souvent ce beau parc pour nous rendre dans l’un des cafés et restaurants de la place. Il y règne une ambiance paisible et un pavillon permet aux artistes de s’y produire.

Ce musée entend aussi délivrer un message de paix et d’espoir: « La fraternité pour guérir le monde ».

Une belle et longue promenade

L’office du tourisme nous a remis un plan, où figure un circuit permettant de découvrir les principaux lieux d’intérêt de Cuenca. Nous décidons d’en parcourir une grande partie. En nous dirigeant vers le parc de San Sebastian, nous verrons successivement l’église de San Alfonso (19e siècle), celle de Santo Domingo (17e siècle), ainsi que plusieurs belles façades de style colonial.

ARCHITECTURE coloniale
Parc et eglise de san sebastian

Une des plus vieilles églises de Cuenca, un parc agréable et des façades originales. Nous découvrons aussi un bon restaurant mexicain non loin du parc: El Pedregal Azteca.

plazoleta cruz del vado

Jolie place en triangle avec une sculpture originale, un pavillon étrange et de belles façades.

un CHOUETTE café et une BELLE PROMENADE piétonne

Un escalier nous mène au bord du Rio Tomebamba, où une belle terrasse ombragée nous invite à boire un café et un délicieux brownie à la glace vanille… Puis nous poursuivons le long de la rivière sur une promenade piétonne.

le musée pumapungo

La promenade piétonne se termine au musée Pumapungo. Magnifique musée, qui offre un périple complet à travers les diverses cultures de l’Equateur. Il comprend aussi un parc archéologique, mais vu l’heure tardive, nous n’y aurons plus accès. Ce sera pour une autre fois!

belle terrasse

En remontant la Calle Larga, nous découvrons une belle terrasse derrière l’église De Todos Santos. Au fond, un bar, où nous prenons un cocktail pour clore cette belle journée.

Tour de ville

Le lendemain nous décidons d’effectuer un tour de ville en bus à impériale. Cela permet non seulement de nous reposer, mais aussi de voir les rues et places sous un angle différent. Le bus nous emmènera notamment au mirador très touristique de Turi, où il s’arrêtera pour nous permettre de profiter de la vue exceptionnelle sur Cuenca et les environs. Beau panorama aussi depuis la terrasse de l’église.

Le parc archéologique de Pumapungo

Nous mettons à profit une nouvelle belle journée pour visiter les vestiges de l’ancienne cité inca de Tomebamba. Il n’en reste malheureusement pas grand chose, car les conquistadors espagnols ont récupéré la majorité des pierres pour construire Cuenca. Par contre il subsiste une lagune (joliment reconstituée) et un magnifique jardin ombragé bien entretenu, qui présente les plantes cultivées par les Incas.

Museo de las culturas aborígenes

Le lendemain nous visitons un autre musée très bien aménagé, qui concerne les peuples ayant vécu en Équateur avant l’arrivée des Incas. Belles collections de différents outils, ustensiles de cuisine, poteries, bijoux, etc, étonnement bien conservés, présentés dans l’ordre chronologique. Les plus anciens datent de 13’000 ans avant J.-C. A remarquer, ces râpes et ces étonnants sceaux cylindriques, qu’on peut tester sur le sable!

Le parc El Paraiso

Nous mettons environ 45 min pour rejoindre ce splendide parc situé au confluent de deux rivières, qui comprend une forêt d’eucalyptus impressionnante, une zone humide, des places de jeu, une lagune et d’autres arbres magnifiques. Nous y sommes presque seuls et profitons de la beauté et du calme de ce lieu baptisé à juste titre de paradis. Pour le repas de midi (13h00), nous rejoignons en 30 min notre restaurant végane préféré, le Nandala.

Autres places et églises

san francisco

Belle grande place presque vide, jouxtée d’une église du 16e siècle (qui était fermée), avec belle vue sur les coupoles de la cathédrale.

san blas

Une belle place arborée avec bassin, mais assez bruyante. L’église (16e siècle) possède une grande coupole, qui se voit de loin. Elle est fermée, mais nous pouvons prendre une photo de la nef à travers le grillage et la vitre!

Le jardin botanique

Ce but d’excursion est aussi l’occasion d’une belle balade le long d’une autre belle rivière, le Rio Yunancay, que nous atteignons depuis l’extrémité du parc archéologique Pumapungo. Le jardin botanique, magnifiquement aménagé avec des passerelles, présente les différents biotopes qu’on trouve en Équateur, avec le nom scientifique de chaque plante et arbre. Il manque ici des explications et un guide. Nous n’apprenons pas grand chose, mais observons avec intérêt la grande diversité de végétaux qui poussent ici. L’ensemble souffre malheureusement de sécheresse.

Dernière balade

Pour notre 8e et dernière journée à Cuenca, nous choisissons un itinéraire qui passe par deux églises: celle de Santo Domingo, une église emblématique de Cuenca, que nous n’avions vu qu’en passant lors de notre première longue promenade; l’autre, celle de San José del Vecino, récente, qui se trouve un peu en hauteur. Celle-ci est malheureusement fermée.

Santo Domingo
san josé del vecino
chocolaterie TRÈS SPÉCIALE

Ce n’est que le dernier jour que nous découvrons cette excellente et surprenante chocolaterie non loin de notre hôtel!

halte bienfaisante

Plus loin, nous étanchons notre soif auprès d’une marchande de fruits et d’eau de coco!

Nous gardons de Cuenca le souvenir d’une ville calme, mais très vivante, propre et sûre, où il fait bon vivre. D’ailleurs il paraît que sa population compte 20% d’immigrés. Elle est également riche en trésors architecturaux et en espaces verts. On y croise de nombreuses indiennes en costume traditionnel, comme ces deux dames, que nous avons complimentées avant de les prendre en photo!




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