Sonja et Roland Gurtner, les bourlingueurs

Cliquer sur le titre d’un article pour en découvrir la suite

Argentine – Ushuaïa

(3 – 11 janvier)

De Lima à Ushuaïa, nous avons fait un grand saut, et le contraste est frappant. Non seulement au niveau du climat, mais aussi de la mentalité. Ici fini les peuples indigènes et les Incas; place aux conquérants venus de toute l’Europe et à la fierté argentine! Des Argentins qui ne s’en remettent pas de leur défaite contre les Anglais aux Malouines et qui continuent de revendiquer leur souveraineté sur cet archipel. À Ushuaia comme à El Calafate, des monuments rendent hommage aux héros de la nation.

Nous atterrissons à Ushuaïa le 4 janvier à 13h55, après un long voyage, qui a débuté à Lima le soir d’avant à 22h50 et qui comprenait deux escales, l’une à Buenos Aires à 03 h00 (05 h00 heure argentine), l’autre à El Calafate à 10h00. Pendant une semaine, nous disposons ici d’un appartement indépendant, spacieux, bien chauffé et bien équipé, avec cuisine, également bien équipée. Il est situé un peu en hauteur, à environ 30 minutes à pied du centre-ville. Sans trop tarder, nous nous mettons en route pour le supermarché, situé au début de la longue rue qui constitue l’artère principale.

Le lendemain, nous partons à la découverte d’Ushuaïa, en particulier pour y réserver l’incontournable excursion en bateau sur le canal Beagle et ses îles aux oiseaux. Sur la promenade du port, un goéland de Scoresby.

Le temps est venteux, gris et froid. C’est que Ushuaïa, ville de 80’000 habitants située sur l’archipel de Terre de Feu, se trouve à 54 degrés de latitude Sud.

En bateau sur le canal Beagle

Auprès d’une des nombreuses agences situées le long du port, nous réservons pour le lendemain une excursion de 5 heures sur le canal Beagle. Au programme: départ à 09h00, trois arrêts pour observer, sur différentes îles, pingouins, lions de mer et autres oiseaux marins, retour vers 14h00. Nous emporterons nos sandwiches, achetés dans l’excellent restaurant “Isla vegana”.

Les îles bridges

À peine sorti du port, le puissant catamaran fonce vers notre premier arrêt: les îles Bridges.

Nous nous arrêtons d’abord devant “l’île aux oiseaux, où nous observons différents types de goélands, tels que le goéland de Scoresby, des albatros à sourcils noirs ou des cormorans impériaux.

Le phare des Éclaireurs

Nous poursuivons ensuite, toujours à grande vitesse, vers le Phare des Éclaireurs, en laissant derrière nous la pluvieuse Ushuaïa.

Vingt minutes plus tard, nous sommes en vue du fameux Phare des Éclaireurs. Nous y observons une colonie de lions de mer et de cormorans.

la isla martillo

Nous poursuivons ensuite vers l’Est pour atteindre, en une heure environ, l’île de Martillo, appelée aussi l’île des pingouins. Sur notre gauche, la côte argentine et à droite, la partie chilienne de Terre de Feu, où nous apercevons de loin la base navale de Puerto Willliam. À un moment donné, le canal se resserre et le paysage est magnifique.

L’île Martillo est colonisée par des manchots papous et des manchots de Magellan, que nous verrons s’ébattre sur la plage et dans l’eau. Nous ne pouvons malheureusement pas débarquer, mais grâce à nos jumelles, nous les voyons de très près.

Il est midi et il est temps d’entamer le trajet de retour, qui prendra un peu plus de deux heures pour une distance de 80 km. Le ciel se dégage et le soleil fait enfin son apparition. Au fur et à mesure que nous approchons d’Ushuaïa, le vent forcit et la mer devient très agitée. Le bateau est bien secoué et il est difficile de garder son équilibre! Nous arrivons au port la tête pleine de belles images.

Le parc national de Terre de Feu et le Train du bout du monde

Nous avons également réservé auprès d’une agence cette excusion incontournable de 5 heures. Au programme: trajet en bus et promenades libres dans le parc; trajet dans le fameux “train du bout du monde”; retour en bus. Celui-ci vient nous prendre à 08h00 précises devant notre appartement.

parc national

Le bus s’arrête une première fois à l’entrée du parc, où nous devons débourser 12’000 pesos supplémentaires par personne (environ CHF 12.-).La route traverse ensuite des paysages magnifiques de forêts, de lacs et de marais, où il ferait bon s’arrêter, mais le programme ne le permet pas… Nous nous arrêterons à trois endroits, où nous disposerons chaque fois d’une demi-heure pour nous balader librement sur les sentiers.

1er arrêt: Bahia Lapataia

2ème arrêt: Lago Roca

3ème arrêt: canal Beagle

Sur une plage du canal Beagle, au départ de magnifique sentier côtier, la Poste argentine a installé une “unité postale du bout du monde”. Les touristes s’y précipitent pour envoyer des cartes postales. Quant à nous, nous préférons profiter de la nature et du paysage en parcourant les premiers cent mètres du sentier côtier.

le train du bout du monde

À une dizaine de minutes de ce dernier endroit, le bus nous dépose au départ du fameux “train du bout du monde”. Il nous reprendra une heure plus tard au terminus, pour nous ramener à Ushuaïa. Ce petit train touristique à vapeur, autrefois appelé “train des prisonniers”, est exploité sur le dernier tiers des 25 kilomètres du trajet d’origine, afin de perpétuer la mémoire de tous les détenus de la prison d’Ushuaïa qu’on a transportés dans la forêt pour l’exploitation du bois. Un audio guide en 6 langues, dont le français, nous rappelle les faits historiques et nous fait revivre les conditions de vie pénibles de ces pénitentiaires. Nous traversons des paysages magnifiques.

Le train s’arrête 20 minutes pour la visite d’une cascade (qui n’en vaut pas la peine) et pour des photos souvenirs avec de faux prisonniers!

Pour en savoir plus: https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Train_du_bout_du_monde

Le musée maritime et de la prison

Cette prison, construite en 1902 et exploitée jusqu’en 1947, comporte cinq pavillons disposés en étoile et pouvait héberger 540 prisonniers dans 380 cellules d’environ 4 m2. Elle héberge actuellement quatre musées: le musée maritime, le musée de l’Antarctique, le musée des prisonniers et un musée d’art.

musée maritime

Le musée maritime présente l’histoire maritime de la Terre de Feu, en grande partie à l’aide de maquettes de bateaux (dont celui de Magellan) et de cartes anciennes. Un chapitre est consacré au peuple indigène yámana, que les Européens ont forcé à se vêtir. Les vêtements absorbant l’humidité, de nombreux indigènes sont tombés malades et sont décédés.

musée des prisonniers

Mais nous nous intéressons surtout au musée des prisonniers, qui relate l’histoire de cette prison et évoque la vie des détenus dans des conditions assez épouvantables (nourriture, climat, mauvais traitements, etc). Dans l’un des pavillons, les cellules servant de salles d’exposition. Les témoignages de certains d’entre eux sont très émouvants, dont celui d’un certain Alberto N. Andino, 35 ans, vieilli prématurément.

Un autre pavillon a été laissé tel qu’il se présentait à sa fermeture en 1947. On n’y reste pas longtemps, car ça fait froid dans le dos…

Bien que le billet d’entrée nous en aurait donné la possibilité, nous n’avons guère envie de retourner le lendemain dans ce lieu de sinistre mémoire.

Derniers instants

Pour finir par une note un peu plus joyeuse, voici donc encore quelques photos prises en ville…

… et au bord de l’eau, avec notamment l’hommage aux victimes de la guerre des Malouines.


Publié

dans

par

Étiquettes :