Sonja et Roland Gurtner, les bourlingueurs

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Colombie 2

(16 juillet – 09 août)

Après les températures glaciales du désert d’Atacama, nous aspirons au chaud et nous réjouissons de retrouver la chaleur tropicale de Colombie. Cette dernière étant notre pays de prédilection, nous avons décidé d’y revoir les lieux que nous avons aimés ainsi que des personnes auxquelles nous nous sommes liés. Il s’agit de Cartagène et de Santa Marta sur la côte caraïbe ainsi que El Valle sur la côe pacifique. Nous passerons également une semaine à Mompos, une belle ville coloniale de l’intérieur du pays, à laquelle nous avions dû renoncer l’année passée en raison de l’hospitalisation de Sonja. La prochaine destination est donc Cartagène des Indes, mais pour éviter un voyage trop long avec escale, nous avons prévu de nous poser deux jours à Lima, où nous nous étions également plu, avant de reprendre un vol pour Cartagena.

Deux jours à Lima

Grosse surprise à Lima: juste avant atterrir, l’avion traverse une couche de nuages très dense, et nous nous retrouvons sous sous un épais brouillard. Une grisaille qui sévit ici depuis plusieurs jours et qui ne nous lâchera pas. Pas le moindre rayon de soleil pendant deux jours et des températures fraîches. Il fait frisquet dans notre appartement situé au 10e étage d’un immeuble, dont la cage d’escalier n’est pas protégée de l’air libre. Heureusement nous disposons d’un chauffage électrique. Une telle météo ne nous donne nulle envie de nous rendre sur la belle promenade en bord de mer! En revanche, c’est avec grand plaisir que nous retrouverons notre « Raw Café », un restaurant végane exceptionnel, où nous prendrons tous nos repas, y compris de délicieux desserts, et dont le personnel nous retrouvera avec joie.

Pour notre deuxième séjour à Cartagène, nous avons choisi une chambre chez l’habitant, dans le quartier de San Diego, à l’intérieur du mur d’enceinte du centre historique. Une chambre malheureusement exiguë (6 m2, au lieu des 16m2 indiqués par Booking!), mais très bien située, à deux pas d’un grand centre commercial et à 10 minutes du quartier très animé de Guetsemani. Le centre commercial La Serrezuela a été construit à l’endroit où se situait autrefois la Plaza de Toros, arène de corrida, transformée au début des années 70 en “circo-teatro”, avant d’être abandonnée et de tomber dans l’oubli 20 ans plus tard. C’est en 2015 qu’on a entrepris de reconstruire totalement cette arène en grande partie détériorée pour la convertir en centre culturel et commercial. Au centre de l’arène, une scène pouvant accueillir différentes manifestations et tout autour, boutiques commerciales et restaurants, dont l’excellent café Quindio. Tous les soirs, à 17h, 18h et 19h, un spectacle de jets d’eau son et lumière a lieu sur la scène.

Durant les 4 jours de notre deuxième séjour à Cartagène, nous avons profité une dernière fois de parcourir les ruelles du centre historique avec leur magnifique architecture, en particulier celles du secteur de Getsemaní, très animées le soir.

Magnifiques maisons bien rénovées
En Calèche le soir

Un soir, nous ne résistons pas la proposition de parcourir le centre historique dans l’une des nombreuses calèches sillonnant les rues, à un prix soi-disant promotionnel!

Cocktails et musique dans le getsemani

Nous avons passé pratiquement toutes nos soirées dans la chaude ambiance de ce secteur du centre historique.

Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, Mompos est reconnue comme l’une des cités coloniales les mieux préservées du pays. Fondée en 1540 sur les rives du fleuve Magdalena, à 200 km au Sud-Est de Cartagena, elle a joué un rôle important dans les échanges fluviaux entre le port de Cartagena et les territoires de l’intérieur. Plutôt que de nous y rendre en voiture de location, comme nous l’avions prévu l’année passée, nous la rejoignons en bus depuis Cartagena, avec la compagnie Unitransco. Départ à 07h30 déjà, pour environ 6 heures de route.

La panne

Il est environ 11h00, lorsque le bus s’arrête au bord de la route. Pour faire monter ou descendre un passager? Non, pas du tout: le chauffeur nous annonce une crevaison! Apparemment ce n’est pas par hasard qu’il a décidé de s’arrêter à cet endroit, où surgissent quelques vendeurs de friandises. Peu après, un homme d’un certain âge se présente muni de tout un attirail pour changer la roue: cric, manivelles, bras de levier: de vieux outils, mais efficaces! Il lui faudra environ deux heures pour dévisser les boulons de la roue, soulever le bus, dévisser la roue de secours, qu’il emportera pour la gonfler (sans doute manuellement!), la remettre en place ainsi que l’ancienne!

Bel appartement

Il est finalement un peu plus de 14h00 lorsque nous arrivons au terminal des bus de Mompós. Ici, pas de taxis, mais des tuk-tuks. Le premier venu nous conduit à notre appartement, situé dans une arrière-cour au premier étage. Un bel appartement avec balcon et terrasse, qui comprend deux chambres à coucher, à quelque 200 mètres de la Plaza Santa Barbara et de son église, d’où part la belle promenade le long du Rio Magdalena.

Balades le long du fleuve

C’est le long de cette rue, la Calle Albarrada, évidemment touristique, que nous trouverons la plupart des restaurants. Nous nous arrêtons dans le premier venu, car notre estomac crie famine! Puis nous entreprenons de découvrir cette promenade, bordée de superbes maisons coloniales restées intactes depuis quelque 400 ans… Ce sera le lieu préféré de nos balades, la journée comme le soir, où les occasions de boire un verre, déguster une glace ou se restaurer ne manquent pas.

Tour de ville

Lors d’une de nos promenades, un jeune homme nommé José entre en discussion avec nous et nous propose de faire avec lui un tour de ville de 2 heures en tuk-tuk. Rendez-vous est pris pour le lendemain à 09h00 sur la place Santa Barbara.

Maison coloniale type

Une des plus anciennes maisons, datant de plus de 400 ans, magnifiquement rénovée, avec son patio typique.

parque del jazz

La place où se déroule chaque année en octobre le plus grand festival de jazz de la côte caraïbe, avec ses magnifiques mosaïques.

escuela normal superior de mompós

Une école normale de formation d’enseignants et un collège primaire, qui se sont implantés à la périphérie, sur un ancien terrain militaire de l’époque coloniale, qui comportait, entre autres, un dépôt de munition. Un groupe de singes hurleurs s’y est également établi. Des bâtiments rénovés et protégés.

Colegio pinillos

L’un des instituts de formation emblématiques de la région caraïbe, qui compte plus de 200 ans d’histoire. Aujourd’hui un lycée technique.

Nous passerons encore rapidement devant le cimetière et la maison de la culture, car les deux heures sont écoulées et nous visiterons ces lieux le lendemain.

Cementerio

Joli petit cimetière municipal tout en marbre blanc, construit en 1830, qui figure dans le catalogue du patrimoine colombien.

Casa de la Cultura

La maison de la culture est un palace privé datant du 18e siècle, qui a été acquis par la municipalité pour y installer l’Academie de l’histoire de Mompós, une institution dédiée à la recherche historique et à sa diffusion. On y présente notamment les résultats des découvertes archéologiques réalisées lors de la rénovation de la rue Albarrada, qui longe le fleuve, des textes et des objets, dont une curieuse baignoire en marbre avec une douche, alimentée par le réservoir situé au-dessus, qu’il fallait préalablement remplir à l’aide d’une pompe manuelle…

En bateau jusqu’à la Cienaga de Pijiño

Cette excursion de 3 heures sur le Rio Magdalena offre un bain de nature hors du commun, auquel nous tenions absolument. Au programme: descente du fleuve jusqu’à la Cienaga, où il est possible de se baigner, remontée au coucher du soleil, vue nocturne de Mompós depuis le fleuve. Départ à 15h00, retour aux alentours de 18h00. Mais d’abord, qu’est-ce qu’une cienaga? C’est une grande étendue d’eau stagnante et peu profonde où pousse une végétation aquatique parfois très dense. Un écosystème présentant une grande biodiversité, où l’on peut notamment observer de nombreux oiseaux. La Cienaga de Pijiño fait partie d’un vaste complexe de cienagas occupant la dépression de Mompós. A 14h30, nous nous retrouvons au bar de l’agence sur la place San Francisco, où l’on peut consulter des ouvrages sur la Cienaga. Sur la carte, Mompós (ou Mompox), se trouve tout en haut, dans le département de Magdalena.

Puis nous embarquons sur une lancha en compagnie d’une vingtaine de personnes. D’abord sur le fleuve, puis sur un canal devenant de plus en plus étroit. Nous y observons de nombreuses aigrettes blanches, des martins-pêcheurs de toute taille (difficiles à photographier), des cormorans, des hérons, des aigles, des iguanes… Le paysage est magnifique.

Peu avant d’arriver à la Cienaga, le canal est envahi d’une végétation dense de nénuphars, au point que le moteur va se bloquer plusieurs fois. Quelqu’un demande en plaisantant: « Faut-il descendre pour pousser? ». Mais à chaque fois, ça passe! Pour faciliter l’avance du bateau, le guide balance le bateau de gauche à droite. Ambiance joyeuse à bord!

Plus qu’un rideau de roseaux à traverser, et nous voici sur l’immense étendue d’eau, dont la profondeur se situe entre 10 – 15 mètres. Arrêt d’une demi-heure pour nous baigner dans une eau d’environ 30 degrés (sur les 50 premiers cm). Il faut plonger pour se rafraîchir un brin!

Ensuite retour par le même chemin.

Magnifiques formations nuageuses au coucher du soleil et arrivée à Mompós à la nuit tombante. Après quoi, l’apéro et un bon repas sur la Plaza Real De La Concepcion s’imposent!

Belles églises

Au nombre de six, les églises de Mompós sont également de beaux édifices coloniaux magnifiquement rénovés. Successivement les églises de San Augustin, Santo Domingo, San Francisco, Immaculada Concepcion et Santa Barbara.

Le filigrane de Mompós

Le filigrane, cette tradition arabe, est partout présent dans les 23 joailleries de Mompós. Les Arabes l’ont enseignée aux Espagnols, qui l’ont apportée en Amérique lors de la colonisation. A partir de brins d’argent d’une extrême finesse, les orfèvres créent des bijoux de dentelles métalliques. Nous ne pouvions pas repartir de Mompós sans entrer dans l’une de ces joailleries pour y acquérir quelques bijoux et visiter l’atelier attenant

Au revoir Mompós

Dernier apéro le long du fleuve et dernier repas à notre restaurant préféré, Verde Oliva.

Nous avons beaucoup apprécié cette semaine dans cette extraordinaire et paisible ville coloniale, où le temps semble s’être arrêté, et où la vie s’écoule tranquillement, à l’image du fleuve qui la borde. Un lieu propice à la flânerie, à la contemplation et à la rêverie. Un de nos plus beaux séjours.

De Cartagena à El Valle

Après être retournés à Cartagena par le même moyen que pour l’aller (bus Unitransco) et avoir passé une nuit à l’hôtel, nous nous envolons pour Medellin, où nous resterons une journée. Nous profiterons une dernière fois du quartier animé de Poblado et nous rendrons à l’agence de DHL pour envoyer en Suisse un paquet d’habits chauds devenus inutile. Le lendemain, depuis l’aéroport national situé en ville, nous prenons l’avion pour Bahia Solano sur la côte pacifique. Nous rejoignons ensuite El Valle (45 min en tuk-tuk), puis Tortuga Bay (20 minutes de moto sur la plage), un éco-hôtel situé au bord de l’océan à 4 km d’El Valle, où nous avions déjà passé une superbe semaine en septembre de l’année dernière. Pourquoi y retourner? Depuis notre premier séjour à cet endroit, il était planifié d’y venir fêter l’anniversaire de Sonja le 2 août et de voir des baleines, qu’on peut observer en nombre à cette période (l’année dernière, nous étions en fin de saison et notre sortie en bateau avait été assez frustrante!). C’est avec joie que nous retrouvons le personnel de ce havre de paix: William l’intendant (et motocycliste), Elias l’administrateur, Béatrice la cuisinière et Rosa, la femme de ménage.

Magnifique éco-hôtel

Juste quelques photos sans commentaire, pour rappeler ce lieu idyllique.

Espoir déçu…

Nous étions venus à Tortuga Bay dans l’espoir de pouvoir observer des baleines en pleine période de reproduction. On nous avait dit qu’il y en aurait beaucoup et qu’on les verrait sauter hors de l’eau. Malheureusement nous avons été grandement déçus lors d’une sortie en bateau le 2 août, jour anniversaire de Sonja. Nous en avons certes observé davantage que l’année dernière, mais en majeure partie de loin et sans en voir sauter aucune. La plupart du temps nous ne voyions que leur souffle et parfois juste un peu leur dos et un bout de queue. Bien que le guide s’en défende, nous pensons que les baleines sont dérangées par le bruit des moteurs, car il y a beaucoup de lanchas dans le secteur, et à chaque fois que le bateau tentait de s’approcher de la baleine, celle-ci disparaissait! Dans ce cas, très difficile de les photographier et de les filmer. La vidéo ci-dessous en témoigne.

En revanche, le jour précédent, Sonja a pu observer aux jumelles depuis la plage deux sauts de baleine!

De El Valle à Santa Marta

Le 5 août à 07h30, nous quittons Tortuga Bay à moto à marée descendante. De El Valle, retour à l’aéroport de Bahia Solano En tuk-tuk, d’où nous nous envolons pour Medellin, avec un ATR 42 de Satena (capacité: 42 passagers).

De l’aéroport national, un taxi nous emmène à l’aéroport international, d’où nous rejoignons Santa Marta sur la côte caraïbe.

L’année dernière, le séjour à Santa Marta nous avait beaucoup marqués, non seulement parce que c’est une belle petite ville au bord de la mer des Caraïbes, avec un centre touristique animé, où nous nous sommes fait quelques amis, mais aussi parce qu’elle est le point de départ du trek de la cité perdue et le lieu où Sonja a été hospitalisée pour une pneumonie. C’est pourquoi nous tenions à y faire un petit saut de deux jours pour clore notre périple en Amérique du Sud. Nous séjournons dans le même hôtel que lors de notre premier séjour, l’hôtel Marboré, et c’est avec grand plaisir que nous retrouvons son personnel, un plaisir évidemment partagé. Nous passons également une belle soirée avec notre amie Osmary, une des employées d’Expotur (l’agence qui organise le trek de la ciudad perdida), au restaurant végane Ikaro.

De Santa Marta à Cartagena

C’est avec la compagnie de transport Marsol que nous rejoignons Cartagena (4 heures de route), d’où nous quitterons la Colombie pour le Costa Rica. Ce sera la fin de notre périple en Amérique du Sud. Dernière soirée dans le centre historique de Cartagena, avec tout d’abord un excellent repas de sushis végétariens au restaurant Pezetarian, puis une ultime virée dans le secteur de Getsemani.


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