Sonja et Roland Gurtner, les bourlingueurs

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Colombie

(6 – 22 septembre)

5 août: nous quittons Janine et Bernard et Rio Oro pour rejoindre la capitale San Jose, avant de nous envoler le lendemain pour Cartagena sur la côte caraïbe de la Colombie. Bernard nous conduit à Caimital (env. 45 min), situé sur la route reliant Samara à San Jose. Au croisement, devant le supermaché, nous attendrons le mini-bus qui nous conduira à l’aéroport de San Jose (5h30 – une pause et beaucoup de trafic!).

De là, nous prendrons un bus pour Alajuela (5 min), où nous passerons la nuit. Nous reprendrons le bus pour l’aéroport le lendemain à 8h, notre avion décollant à 10h30. A l’enregistrement des bagages, on nous fait des misères: un fonctionnaire zélé nous demande si nous possédons un billet de sortie de la Colombie; il nous envoie à un guichet d’information, où nous pouvons nous procurer un tel billet. Il s’agit en fait du billet d’avion, déjà réservé, pour Quito, capitale de l’Equateur, que nous rejoindrons le 30 septembre. Le malentendu étant dissipé, après avoir montré patte blanche, nous pouvons enfin enregistrer nos bagages et nous diriger vers la porte d’embarquement. Le vol durera 1h45. Nous atterrirons donc à 12h15 (13h15 au Costa Rica). Le décalage horaire par rapport à la Suisse sera dorénavant de 7h (et non plus de 8h). Comme prévu, le chauffeur de taxi commandé par Booking nous attend à la sortie de l’aéroport, qui se trouve à env. 5 km de la ville.

Cartagena

Superbe ville coloniale

Notre hôtel est situé dans le quartier très populaire de Getsemani, non loin du centre historique. La première chose que nous allons faire après notre arrivée est de nous rendre dans ce dernier pour y calmer notre faim. Nous dégusterons une belle assiette de pâtes aux légumes, dans le café situé en face de l’église San Pedro de Claver, qui date de 1580. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, la vieille ville de Cartagena de Indias est un véritable bijou d’architecture coloniale. Nous adorerons nous perdre dans ses ruelles pavées étroites, avec ses balcons fleuris de bougainvilliers et ses petites places ombragées. Le soir, il y règne une belle animation, avec de nombreuses échoppes, beaucoup de musique, une foule de restaurants et de bars et des artistes de toute sorte, notamment des groupes musiciens et de danseurs.

Le centre historique

La ville fortifiée

C’est grâce aux épaisses murailles qui entourent la vieille ville sur 11 km que Cartagène a réussi à préserver intégralement ses églises, places, palais et demeures de l’époque coloniale. Leur construction a débuté à la fin du 16ème siècle, suite à l’attaque de la ville par le corsaire anglais Francis Drake en 1586, qui a renoncé à détruire la cité moyennant une forte somme d’argent. Cartagène a en effet régulièrement subi l’attaque de pirates, qui ont toutes été déjouées, notamment grâce à ses fortifications. Cela, et bien d’autres choses encore sur le passé colonial de la ville, et notamment les périodes de l’esclavage et de l’Inquisition, nous l’avons appris en visitant le très intéressant Musée historique ainsi que le Castillo de San Felipe, un fort impressionnant, édifié dans un endroit stratégique à l’extérieur des murailles.

Le Musée historique

Le Castillo de San Felipe

Notre séjour dans le quartier de Getsemani

Un superbe hotel, très bien situé

Notre hôtel est situé dans une ruelle du quartier très animé de Getsemani. A l’extérieur, il se confond avec les maisons d’habitation et ne comporte qu’une petite enseigne affichant le numéro de rue, à tel point que notre chauffeur de taxi a dû se renseigner plusieurs fois avant de le trouver! Difficultés supplémentaires: le nom indiqué par Booking (Confortable Suite en Getsemani) est inconnu, et la photo est celle d’un autre hôtel situé 100 m plus loin dans la même rue! A l’intérieur en revanche, le décor est magnifique et l’appartement très moderne et confortable. Il comporte également un service de laverie impeccable et très rapide.

Le parque del centenario

Non loin de notre hôtel, à mi-chemin entre Getsemani et El Centro, un beau parc, le Parc du Centenaire, fréquenté par des vendeurs ambulants, des marginaux et même des iguanes (agressifs entre eux, mais pas envers les touristes!), des singes et des paresseux.

Getsemani festif

Dès la tombée de la nuit, une extraordinaire ambiance de fête règne dans le quartier de Getsemani, en particulier autour de la Plaza de la Trinidad, son cœur névralgique, où les gens se rassemblent pour discuter et manger. Dans les ruelles étroites, les nombreux bars, mais aussi les privés, installent des terrasses et sortent leurs enceintes; on s’y amuse, on y chante et on y danse jusque tard dans la nuit. Nous avons adoré nous perdre dans ces ruelles incroyablement animées, où l’on passe d’un tube à l’autre et où l’on ne résiste pas aux nombreuses propositions, parfois très insistantes, de cocktails. Sans compter l’éclairage disco et les magnifiques fresques!

Escapade à Playa Blanca

Les plages de Cartagena, situées le long de la route menant à l’aéroport, n’étant pas très attrayantes, nous décidons d’aller passer une nuit à Playa Blanca, une magnifique plage de sable blanc aux eaux calmes, à 20 km au Sud-Ouest de Cartagena. Nous nous y rendrons en taxi. Avant d’arriver à notre hôtel, nous profiterons de visiter l’Aviario Nacional de Columbia, un parc où sont exposés, dans un superbe environnement naturel, 170 espèces d’oiseaux et environ 1700 individus.

Aviario nacional
Playa Blanca

Nous ne quitterons pas Cartagena sans un dernier verre à Getsemani et une photo souvenir avec les belles dames en costume folklorique!

Santa Marta

Pour rejoindre Santa Marta, nous avions réservé une course auprès de la compagnie de transports Marsol à 09h00. Il s’agit d’un minibus d’une dizaine de places. Les bagages sont chargés, et nous voilà partis pour environ 4 heures de route.

Au bout d’une demi-heure, en pleine campagne, un minibus Marsol est arrêté au bord de la route, le capot ouvert, et les voyageurs débarqués: c’est la panne. Nous nous moquons un peu: « Ah, les pauvres, heureusement que ce n’est pas tombé sur nous !». Mal nous en a pris: une demi-heure après, notre bus s’arrête à son tour: le chauffeur descend, ouvre le capot et verse de l’eau dans le radiateur… Puis repart, mais pas pour longtemps. Au bout d’une dizaine de minutes, rebelote: à présent, il demande de l’eau aux touristes pour alimenter son radiateur, qui visiblement meurt de soif…! Le prochain arrêt aura lieu dans une station service, à une croisée de route d’une petite commune à mi-chemin entre Cartagena et Barranquilla. Et cette fois, c’est pour un bon moment: le chauffeur constate en effet une rupture du tuyau en caoutchouc reliant le radiateur. Il faut faire venir un bus de remplacement depuis Barranquilla, et nous l’attendrons pendant heure trois quarts! Heureusement il y a quelques distractions dans le coin: un vendeur d’arepas (galette de maïs), un restaurant, un petit magasin d’alimentation, des affiches politiques, des chiens…

Nous repartons dans un bus encore un peu plus vétuste… Mais nous arrivons finalement sans autre contre-temps à Santa Marta, à part les bouchons à l’entrée de cette localité de 500’00 habitants. Notre voyage aura duré 6 heures en tout. Heureusement notre hôtel est situé à 2 min du terminal de bus.

Une jolie ville portuaire

Santa Marta est un port important de la côte caraïbe, avec une belle promenade en bord de mer, qui offre de beaux couchers de soleil. Sa plage est malheureusement sale, et pour nous baigner, nous avons pris le bus pour se nous rendre 5 km plus loin à Rodadero, une ville très touristique. Le centre historique comporte quelques belles places, dont celle de la cathédrale (que nous n’avons pas pu visiter, ayant toujours trouvé porte close) et des rues très animées le soir, avec plein de restaurants et de bars. L’ambiance y est cependant moins festives qu’à Cartagena, la proportion de touristes étant ici bien plus élevée. Nous y avons aussi trouvé quelques belles fresques murales.

Excursion à Minca

Tous les guides de voyage recommandent de visiter Minca, petit village situé en hauteur dans la jungle (650 m), à une petite heure de voiture. L’hôtel nous propose justement ce tour organisé, ce que nous acceptons. On viendra nous prendre le lendemain à l’hôtel entre 8h00 et 8h30. Le tour comprend la visite d’un producteur de café, puis d’une cascade où nous pourrons nous baigner, et enfin la démonstration de la fabrication artisanale de chocolat dans un splendide hôtel situé en pleine jungle, le Jungle Joe, où nous prendrons le repas de midi.En montant à l’hôtel, un orage éclate et, dépourvus de protection contre la pluie, nous nous ferons copieusement arroser!

La Quinta de San Pedro Alexandrino

Ancienne hacienda où l’on cultivait la canne à sucre et produisait du rhum, La Quinta de San Pedro est surtout aussi le lieu mythique où Simon Bolívar, le libérateur qui a délivré Santa Marta et d’autres villes de Colombie du joug des Espagnols, a rendu son dernier souffle. On peut notamment y voir une reconstitution de sa chambre et une grande fresque retraçant les principaux événements de sa vie. Mais c’est aussi un magnifique jardin botanique avec des arbres plus que centenaires.

A la découverte de la Cité perdue

Quelle aventure extraordinaire , à plus d’un titre! Paysages magnifiques, végétation luxuriante, rivières sauvages et rafraîchissantes, gîtes conviviaux, liens d’amitié entre les participants et avec les guides, découverte de la culture des Indiens Kogi et de l’histoire étonnante d’une cité précolombienne, mais aussi effort physique intense dans un terrain souvent accidenté et boueux…Le « trek de la Ciudad Perdida » est un parcours exigeant de près 50 km dans la jungle de la Sierra de Santa Marta, qui s’accomplit en 4 ou 5 jours en groupes d’une dizaine de participants placés sous la direction de guides. Il n’est pas à la portée de n’importe qui et il est recommandé d’avoir une certaine expérience de la randonnée, ce qui est notre cas. Et pourtant nous avons souffert, notre corps a été mis à rude épreuve! Pour effectuer ce trek, il faut obligatoirement passer par une agence, et nous avions choisi « expotur », qui n’emploie que des guides d’origine indienne. Un bon choix, car l’accompagnement est vraiment de qualité. Le but – et la récompense de nos efforts – est la découverte de cette « cité perdue », dont l’histoire, très intéressante, nous sera révélée sur place. Ci-dessous un petit aperçu de ces 4 jours intenses, dont il est difficile de traduire toutes les impressions et émotions qu’ils nous ont procurées.

1er jour

Rendez-vous dans les locaux d’expotur à Santa Marta. Présentation des guides, puis départ en véhicule 4×4 pour El Mamey, le départ du trek, situé dans la jungle à 2h30 de Santa Marta (1h30 de route côtière goudronnée direction Riohacha à l’Est, puis 1h de montée sur une piste cahoteuse). Repas de midi au restaurant. Puis on s’équipe de nos souliers de marche pour entamer une première montée de 4h sur un chemin assez large, parcouru de motos-taxis. Chaleur tropicale. Jamais transpiré autant de toute notre vie! Nous arriverons dans notre premier gîte les habits trempés de sueur. Heureusement une cascade rafraîchissante nous y attend!

2ème jour

Une journée difficile nous attend. Le premier jour, nous avions parcouru environ 8 km. Aujourd’hui ce sera le double, environ 16 km, et ce sur des chemins étroits, en partie escarpés et boueux, d’autant plus que la pluie, forte par moments, va s’en mêler vers 15h00. Réveil à 04h30, déjeuner à 05h00, départ à 05h45. Première pause-fruits bienvenue après 2 h de marche. Une heure plus tard, arrêt dans un village indien, où un chamane Kogi nous expliquera le mode de vie, les coutumes et les rites de sa communauté, qui vit en lien étroit avec la nature. Infos: https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Kogi

Trois quarts d’heure plus tard, nous voilà repartis. Arrivée au camp 2 vers 11 h. Bain rafraîchissant dans la rivière toute proche, puis dîner. Notre marche reprend à 13h, tout d’abord le long de la rivière, puis en montée, jusqu’à la pause-fruits 2 h plus tard. C’est alors qu’il se met à pleuvoir, comme les guides l’avaient prévu. Et pas une petite pluie: nous sortons les anoraks, que nous garderons jusqu’à notre arrivée au camp 3 vers 17h. Nous tenterons de sécher nos habits et souliers mouillés de pluie et de transpiration sur la balustrade de notre dortoir…

La nourriture dans les camps a toujours été excellente et variée. Le cuisiner, qui suivait notre groupe, a même préparé des plats véganes spécialement pour nous!

3ème jour: le grand jour!

Aujourd’hui nous allons enfin pouvoir gravir ces fameuses 1200 marches qui nous mènent à la cité perdue! Mais auparavant nous devrons encore longer une rivière pendant près d’une heure et demie, avec des montées et des descentes (ce que nos guides appellent « columbian flat »!) et franchir un pont. Puis ce sera la lente et pénible ascension de cet escalier de pierres étroites, très raide, qui débouche sur un replat et une cabane: c’est l’entrée de la cité, gérée par un indien, qui nous passe un bracelet.

C’est parti pour les 1200 marches!

Immédiatement nous prendrons conscience de l’étendue du site. Nous sommes en fait arrivés dans un premier secteur: la place du marché où se faisaient les échanges. Nous en visiterons 4 autres: la plate-forme réservée aux nobles, située plus haut; encore plus haut, le secteur où habitaient les gens du peuple; le secteur où logeaient le chamane et son épouse, dans des huttes séparées, situé un peu en contrebas; enfin encore plus bas, un vaste secteur artisanal, lieu de travail dés indiens. Nous aurons droit à des explications très intéressantes de la part de notre guide, sur l’histoire de cette cité, y compris le passé récent où elle était contrôlée par des paramilitaires. C’est que nous sommes en plein milieu de la zone de culture de la coca et du trafic de cocaïne! https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Ciudad_Perdida

Nous sommes émerveillés et impressionnés: par les dimensions, le panorama, la végétation, les murs et les nombreux escaliers (encore!) parfaitement préservés, l’organisation sociale et la force de ce peuple courageux, qui a vainement tenté de résister à l’envahisseur espagnol…

Nous aurons ainsi passé plus de 2 heures à parcourir ce e site. Et maintenant il va falloir parcourir tout ce chemin en sens inverse. Il est 11 heures et nous sommes partis à 5h45. Nous rejoindrons la cabane 3 pour dîner, puis la cabane 2 pour y passer la dernière nuit. La journée aura été magnifique, mais éprouvante!

4ème jour

Partis comme d’habitude à 5h45, nous descendons au camp 1 pour dîner – mais il y aura aussi des montées, dont une très longue et pénible, dans la boue! Puis nous rejoindrons le point de départ du trek, El Mamey. Comme Sonja souffre beaucoup des genoux, elle choisit de faire descendre son sac par mulet et effectuera même la dernière étape à moto!

A l’arrivée, où le repas de midi nous attend (mais il est 14h00), grande joie et applaudissements pour la réussite de cet exploit, qui nous a obligés à nous surpasser. Fierté et soulagement, mais aussi grande fatigue, qui nécessite une boisson énergisante!

Nous n’aurons pas trop d’une journée pour nous reposer à Santa Marta, dans notre hôtel « de luxe », où nous retrouvons notre zone de confort. Nous apporterons 9,5 kg de linge à la laverie, puis nous réorganiserons nos bagages pour la suite de notre voyage.

Le Parc National Naturel Tayrona

Situé à 34 km à l’Est de Santa Marta, ce parc est une des réserves écologiques les plus importantes de Colombie. Il comprend de magnifiques plages, des récifs de coraux, une flore et une faune riche et des vestiges archéologiques. Nous passerons 2 nuits dans un hébergement situé à l’intérieur du parc, l’hôtel Zirumake, dans un cadre magnifique en pleine forêt et visiterons principalement les plages. Les infrastructures sont un peu sommaires, mais la famille qui y vit est accueillante et l’on y mange bien.

La plage La Piscinetta, à 45 min de marche.

Magnifique sentier, aux paysages et à la végétation variés, vers le cap San Juan. Aller et retour: 18 km / 6 heures.

Circuit dans le désert de La Guajira

Depuis le Parc Tayrona, nous nous rendons en taxi à Riohacha, située encore plus à l’Est en bord mer (2 heures de route). Cette ville de 180’000 habitants ne présente pas d’attrait particulier, si ce n’est ses belles plages ombragées de palmiers. Mais c’est surtout le point de départ d’un autre trek de 4 jours, que nous avons réservé auprès d’exportur, la même agence qui organise le trek de la cité perdue. Nous y passerons deux nuits, dans un petit hôtel (Patio bonita) situé non loin de l’agence et du bord de mer. Cette fois, le trek ne comporte aucune randonnée: il s’agit d’une virée en 4 x 4 dans le désert, habité par les indiens Wayùu. Nous hésitons toutefois à entreprendre cette aventure, car Sonja tousse beaucoup, a de la fièvre et est très fatiguée. Le lendemain matin, la fièvre est tombée, Sonja se sent mieux, et nous décidons de nous y lancer. Surprise au bureau d’exportur: un 3ème passager nous y attend. Et il s’agit d’un canadien de Montréal, Alain Robitaille, dont nous avions fait la connaissance au cours du trek de la cité perdue! Ce sera sympa, et le prix du voyage en sera diminué.

1er jour

Départ à 09h00. Très vite, nous nous trouvons dans un paysage désertique de marais salants. Les seules ressources ici sont l’élevage de chèvres, la pêche et l’exploitation du sel. Après une heure de route, arrêt dans une saline à Manaure, où un guide local nous expliquera tout sur la production de sel artisanal.

Nous reprenons la route pour Uribia (env. 1h), dernière localité où nous pouvons acheter des biens de première nécessité, dont l’eau – nous emporterons 2 bidons de 5 litres – ainsi que des provisions à distribuer aux indigènes telles que maïs, riz, eau, café et biscuits. C’est la capitale du peuple indigène Wayùu, qui habite la Guajira depuis la période précolombienne et qui dispose d’un titre de propriété inaliénable. Une population évidemment très pauvre. Dès notre sortie de véhicule, nous sommes assaillis par des enfants cherchant à nous vendre avec insistance des bracelets et de petits sacs tissés par les indigènes. Nous ne pourrons évidemment pas satisfaire tout le monde! Après nos achats, nous empruntons une longue route rectiligne durant une bonne heure, tout d’abord goudronnée, puis se transformant en piste assez mauvaise, bordée d’une ligne de chemin de fer. Cette dernière sert à transporter le minerais de charbon exploité dans la péninsule de Guajira, à raison de 4 convois de 180 wagons par jour!

Les choses changent complètement lorsque nous quittons cette route pour traverser la ligne de chemin de fer. Commence alors un parcours sur une piste étroite, très cahoteuse et parfois boueuse, dans un paysage sauvage, rocailleux ou sablonneux, et une végétation de petits arbustes ou de cactus. C’est aussi la route des barrages: des enfants, et parfois des adultes, tendent des ficelles à travers la piste pour quémander des provisions ou des friandises. C’est notre chauffeur qui gérera ces barrages. Parfois il les ignorera en klaxonnant (l’enfant lâchera alors sa ficelle), parfois il s’arrêtera et échangera même quelques mots amicaux. En fait, étant lui-même un Wayùu, il connaît beaucoup de monde sur le parcours et sait exactement qui a besoin de quoi: tantôt ce sera un sac de grains de maïs ou de riz, tantôt un sachet de café ou de biscuits.

Après un arrêt vers 13h dans un petit restaurant touristique, nous poursuivons notre route en direction du Cabo de la Vela, notre destination du jour, en traversant des paysages fabuleux: désert de sable et de pierre, côte rocheuse battue par les vagues.

Au prochain arrêt, toujours en bord de mer, nous escaladons le fameux « pain de sucre », qui ressemble plutôt à un mamelon, d’où jouirons d’un large panorama sur région. La dernière photo représente une sauterelle volante, d’une taille d’environ 10 cm, très fréquente dans cette région.

Redescendus de notre mamelon, nous avons l’occasion de profiter d’une plage idyllique, et de nous détendre dans une eau cristalline qui avoisine les 30 degrés…

Dernière attraction de la journée: le coucher de soleil au phare de Cabo de la Vela.

Après cette journée bien remplie, nous rejoignons notre hébergement de Cabo de la Vela. Cette « rancheria » – c’est ainsi que l’on désigne les gîtes tenus par les indigènes de cette région – comprend des locaux ouverts équipés de hamacs, mais aussi des bungalows, que l’on peut réserver moyennant un supplément. C’est ce que nous avons fait, car nous n’avons jamais dormi dans un hamac et, d’après ce qu’on nous en a dit, c’est loin d’être évident… Elle comprend aussi un restaurant étonnamment bien équipé, qui sert une excellente cuisine. Après le souper, nous assisterons à un exposé intéressant avec vidéos sur la culture wayùu.

2ème jour

Le lendemain, nous repartons à 07h00. Ce sera une longue journée. En effet, le terrain est difficile, tantôt rocailleux, tantôt boueux, et le chauffeur doit choisir le meilleur tracé. La progression est lente. En plus, nous rencontrerons de nombreux barrages, dont certains sont de véritables péages, car ils sont solides, tenus par de jeunes adultes à des endroits stratégiques, et impossible de passer sans fournir de contribution alimentaire. Nous sommes suivis par deux autres 4 x 4, et nous demandons pourquoi. Nous le comprendrons bientôt, lorsque notre véhicule s’embourbe dans un creux, dont le chauffeur ne peut s’extraire malgré plusieurs tentatives. C’est alors qu’un des deux véhicules intervient: il fait un petit détour et vient nous sortir de là à l’aide d’une sangle de remorquage. Autrement il aurait fallu requérir l’aide des indigènes, ce qui nous aurait fait perdre beaucoup de temps!

Vers midi, nous nous arrêtons pour manger au restaurant « Marlène », magnifiquement décoré de fresques, dont certaines sont assez mystérieuses. Elles représentent probablement des rêves, auxquels les indiens wayùus croient beaucoup.

Suite du programme: les dunes de Taroa, à 1h de voiture. Il s’agit du paysage le plus spectaculaire de cette péninsule, d’une beauté extraordinaire: des dunes qui plongent vers la mer, où l’on peut pratiquer le « sandboard ». Premiers touristes arrivés sur les lieux, nous profiterons pleinement de ce site fabuleux et ce cette plage vierge au sable doré.

Avant de rejoindre notre rancheria de Punta Gallinas, nous nous arrêterons encore au mirador de Casares, qui domine la baie de Bahia Hondita.

Et finalement nous nous rendrons au phare de Punta Gallinas, qui marque le point le plus septentrional de Colombie, et donc d’Amérique du Sud. Encore une plage de rêve et un splendide coucher de soleil!

Notre rancheria est située à 15 min de voiture du phare. Elle dispose des mêmes équipements que celle de Cabo de la Vela, mais plus rudimentaires: pas d’eau courante aux WC, pas de ventilation; cette dernière sera assurée en ouvrant la fenêtre côté vent et la porte côté cour. En revanche, le cadre et la situation sont idylliques. Nous vivons au milieu des chèvres, poules, coqs et dindons. Et la rancheria domine la magnifique Bahia Hondita. Ce gîte offre aussi tout ce qu’il faut: un lit confortable, des repas simples, mais bien cuisinés et copieux, des boissons fraîches. Nous y passerons deux nuits.

Le tonneau avec la cuvette sert à rincer les WC. Quant à la douche, elle est approvisionnée par un réservoir situé en hauteur à l’extérieur du bâtiment. On est donc prié d’économiser l’eau, qui arrive par camion.

3ème jour

Le 3ème jour permet de se reposer et de se promener dans les alentours pour profiter pleinement de ce lieu extraordinaire, avant le long trajet de retour. L’endroit est calme, la haute saison est terminée, et il n’y a qu’une dizaine de touristes. Le matin, on se réveille dans une ambiance bucolique…

Notre guide nous propose d’aller visiter une belle plage à 25 min de voiture. Je m’y rends seul avec Alain, Sonja ayant de nouveau de la fièvre et préférant se reposer. A mi-chemin, le chauffeur s’arrête au restaurant Alexandra et nous propose d’aller voir le panorama et faire quelques photos depuis le mirador situé juste à côté. Lorsque nous revenons 10 min plus tard, notre chauffeur est en train de manger une assiette de poisson…! Nous en profitons pour jeter un œil à l’auberge Alexandra. J’y découvre un plan de la Guajira et de nouvelles fresques énigmatiques.

Puis nous poursuivons vers Playa Agujas, magnifique plage de sable fin, complètement déserte, pour prendre un bain dans une eau étonnamment rafraîchissante. Au fond de l’abri ombragé où nous attend notre chauffeur, nous découvrons un plan de Bahia Hondita et des informations intéressantes sur la protection de la faune marine.

Promenade jusqu’à la plage à 15 min de marche de notre rancheria:

Promenade sur la corniche derrière la rancheria, avec vue sur Bahia Hondita.

4ème jour

Départ à 7h00 pour un long trajet de retour. Notre chauffeur ne prend pas tout à fait les mêmes chemins que pour l’aller. Il passe par une saline, puis par un terrain assez marécageux avec des rios à traverser (lorsqu’ils sont à sec) et à éviter, lorsque l’eau est profonde. Il doit chercher son chemin, faire parfois demi-tour et même demander conseil à un chauffeur de camion qui passait là par hasard… Tout cela prend beaucoup de temps. Après avoir été bien secoués, nous retrouvons enfin la civilisation en franchissant à nouveau la ligne de chemin de fer pour emprunter la longue route rectiligne en sens inverse. Notre dîner est prévu pour 12h30 dans un restaurant situé en bord de mer à 30 min de Riohacha. Nous mettrons finalement plus de 6 heures pour y arriver – sans pause! – et mangerons à 14h. Puis nous rejoindrons le bureau d’expotur à Riohacha, où nous commanderons un taxi, qui viendra nous prendre le lendemain à notre hôtel. C’est la fin de ce long et magnifique périple dans la péninsule de Guajira.

Santa Marta: hospitalisation de Sonja!

Le lendemain de notre retour à Santa Marta, la santé de Sonja ne s’est pas améliorée: fièvre, toux, grande fatigue, douleurs dans la poitrine. Nous soupçonnons une pneumonie, qui doit absolument être soignée. Cela fait trop longtemps que cela dure. La réceptionniste de l’hôtel nous recommande la clinique Perfect Body, distant de 2,5 km. Nous nous y rendons en taxi et Sonja est immédiatement prise en charge, d’abord par une infirmière, puis par un médecin. Pour les examens, elle est ensuite transportée en chaise roulante – c’est le protocole! – dans une cellule des urgences: contrôle de la respiration et mise sous respirateur, prise de sang, radiographie, électrocardiogramme. Diagnostic communiqué par l’interniste: grave pneumonie, qui nécessite une hospitalisation pour au moins 72 heures. Il s’agit d’une pneumonie bactérienne, et Sonja est soumise à un traitement intensif aux antibiotiques. Notre voyage est donc brutalement interrompu, mais il faut savoir s’adapter aux circonstances. Nous annulons notre séjour dans la ville coloniale de Mompox ainsi que la location de voiture. Pour ma part, je réserverai 3 nuits supplémentaires dans notre hôtel et ferai les déplacements à la clinique en bus (pour l’aller le matin et à pied le soir). Les soins dans cette clinique moderne sont de qualité et le traitement prescrit fait immédiatement effet. Si bien qu’au bout de 3 jours, Sonja peut quitter la clinique et rentrer à notre hôtel. Elle est encore bien fatiguée et dort beaucoup, mais se sent bien et a retrouvé de l’appétit. Un répit de 2 jours ne sera pas de trop avant de nous envoler vers Medellin, notre prochaine destination.

Nous prenons congé de Santa Marta, où nous avons été magnifiquement accueillis et hébergés, après une dernière soirée agrémentée d’un beau coucher de soleil et d’un bon repas. D’un autre côté, nous ne sommes pas mécontents de quitter cette fournaise, où la température avoisine les 40 degrés (une alerte chaleur a été lancée hier et le thermomètre affichait 43 degrés!) pour rejoindre Medellin au climat plus clément, surnommée « ville de l’éternel printemps » (alt. 1500 m).

Un petit oiseau met à terre un grand oiseau!

Tout ne se passe pas toujours comme prévu. Nous en faisons une fois encore l’expérience à l’aéroport de Santa Marta, que nous rejoignons en taxi vers 13h00 – le vol direct vers Medellín ayant lieu à 15h46. Bagages enregistrés, nous nous rendons à la porte d’embarquement. Après 1 heure d’attente, le tableau d’affichage annonce « vol retardé », puis une demi-heure plus tard, vol annulé! Renseignements pris, c’est un oiseau qui est entré en collision avec un réacteur et qui a cloué l’avion au sol pour plusieurs heures. La compagnie Avianca nous propose alors un vol sur Bogota à 9h38, puis, après une nuit à l’hôtel, un vol vers Medellín à 10h05, tous frais payés. Nous passerons donc environ 4 heures dans ce bel aéroport de Santa Marta, situé en bord de mer et assisterons une nouvelle fois à un magnifique coucher de soleil, avant un repas pris à l’un des restaurants du 2ème étage.

Puis nous effectuerons un vol sans histoire d’environ 1 heure vers Bogota. A notre sortie d’avion, on nous dirige vers un guichet d’Avianca. Suivent les complications administratives, qui prennent un temps fou: émission de deux billets d’avion, impression d’un bon pour une nuit avec petit-déjeuner dans un hôtel, qu’il s’agit de déterminer, organisation d’une navette pour l’hôtel…que nous attendrons pendant presque 1 heure devant l’aéroport. Il est minuit 30 lorsque nous arrivons à notre hôtel, un hôtel de classe, il faut l’avouer. Le lendemain, après un petit-déjeuner très riche, nous reprenons la navette vers l’aéroport à 8h00, et tout se déroule normalement jusqu’à notre arrivée à l’aéroport de Medellín, où nous retrouvons nos bagages. Nous rejoignons notre hôtel en taxi (27 km!).


Medellin

Medellin, 2,5 millions d’habitants, est la 2ème plus grande ville de Colombie après Bogota. Nous la découvrons depuis une route qui surplombe la ville de 1000 mètres, au sortir d’un tunnel. Elle tapisse le fond d’une vallée et déborde même sur ses flancs avec ses bidonvilles. La dimension de l’agglomération est impressionnante! Un peu partout se dressent des gratte-ciel, et la verdure est quasi inexistante. Lorsque nous y pénétrons, nous sommes confrontés à un trafic intense, dans lequel voitures et motos se faufilent en klaxonnant. Notre hôtel de 6 étages « Mi Hotel Sandiego »dispose de chambres spacieuses et confortables et surtout, possède un excellent et magnifique restaurant sur le toit, avec vue sur toute la ville. Cela tombe bien, car il est 13h00 et nous avons faim!

Suite à l’annulation de notre vol initial, notre séjour à Medellin se réduit à 2 jours et demis, que nous allons exploiter au maximum pour visiter quelques unes des principales attractions touristiques de la ville et de la région: la place Botéro, la Comuna 13 et Guatapé.

La place Botéro

L’après-midi de notre arrivée, nous nous déplacerons en métro à la place Botéro, où sont exposées 23 sculptures en bronze de cet artiste renommé originaire de Medellin.


La Comuna 13

Ancien bidonville, ce quartier qui s’étant à flanc de montagne était autrefois un des plus dangereux de Medellin, car contrôlé par les narcotrafiquants et les paramilitaires. Aujourd’hui il est considéré comme sûr et connaît une véritable renaissance. Il est couvert de graffitis, et des « escaleras electricas » y ont été installés, favorisant l’afflux de touristes. Nous nous y rendons en taxi et le visitons en compagnie d’une guide privée, qui a grandi dans ce quartier et en connaît donc bien l’histoire et ses principales attractions. Nous entrons dans plusieurs galeries éclairées par de très beaux motifs fluorescents et visitons aussi l’émouvant musée « Casa de la Memoria », qui illustre en photos les tragiques événements dont furent victimes les habitants du quartier. L’opération Orion, menée par l’armée gouvernementale, a fait de nombreuses victimes. Les graffitis sont superbes et rappellent de manière symbolique les souffrances endurées par la population. Leurs auteurs continuent de peindre et exposent leurs œuvres dans des galeries.

Excursion à Guatapé

Guatapé, petite commune située à 85 km de Medellin (2h de route), présente de nombreux attraits: visite du village, très coloré, et de la Piedra d’El Peñol, un monolithe haut de 200 m, balade sur le lac. Le tout pour l’équivalent de CHF 20.- par personne, petit-déjeuner et repas de midi compris. Nous décidons de faire réserver cette excursion par l’hôtel. Un bus viendra nous prendre à l’hôtel à 7h30. Le tourisme s’est particulièrement développé dans cette région suite à la construction d’un barrage dans les années 70, qui a inondé une bonne partie de la ville.

Guatapé

Le village est connu pour les décorations de ses maisons traditionnelles, dont la partie inférieure comportent des bas-reliefs aux couleurs vives représentant des êtres humains, des animaux et différents motifs. C’est quelque chose d’unique au monde. Nous nous y baladerons librement pendant une heure.

La piedra d’el peñol

Dans ce monolithe de granit impressionnant, on a creusé une crevasse pour y aménager un escalier de 659 marches. Son ascension nécessite une bonne condition physique. C’est une attraction touristique unique et il y a beaucoup de monde, d’autant plus que c’est dimanche. J’y monterai seul pendant que Sonja, encore trop faible après sa pneumonie, m’attendra dans un des nombreux restaurants de la place, avec vue sur le lac. Cette ascension de 200 m est pénible – on se trouve tout de même à 2100 m d’altitude – et les pauses pour reprendre son souffle s’imposent d’elles-mêmes. Je l’ai néanmoins effectuée en 15 min. Au sommet, la vue panoramique est extraordinaire.

Balade sur le lac artificiel D’el peñol

La journée se termine par une balade d’une heure sur un bateau qui diffuse de la musique. Un guide nous donnera des informations sur la disparition du village sous l’eau et différentes villas appartenant à des personnages illustres, dont celle de Pablo Escobar, qui a été dévastée et n’est plus qu’une ruine. A la fin de la balade, un artiste chantera une longue chanson, dont chacune des strophes sera adaptée pour chaque participant (une vingtaine!).

Il y’a encore plein de belles choses à voir à Medellin, mais notre prochain hébergement nous attend, et nous y tenons, car situé dans un lieu idyllique, que nous nous réjouissons de découvrir. D’une part, nous reviendrons encore deux fois à Medellín dans le même hôtel, d’autre part nous ne sommes pas fâchés de quitter cette ville immense, où les déplacements à pied ont été pour nous une véritable torture, tant le niveau circulation, de bruit et de pollution est élevé!

La « Zona Cafetera »

Prochaine étape de notre voyage: la région du café, où nous avons prévu de séjourner 10 jours, en posant nos valises dans 3 localités: Manizales, Santa Rosa et Salento, avant de revenir à Medellín. La « Zona Cafetera » est une région prospère située au centre de la Colombie. C’est une région de collines, où l’on produit l’un des meilleurs cafés du monde, et dont les paysages ont été inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Initialement nous avions prévu de louer une voiture, mais vu la circulation démentielle de Medellin et les facilités de transport en bus et en taxi pas chers, nous avons décidé d’annuler la location de voiture auprès de Booking et de nous rendre à Manizales en bus. Dimanche 10 septembre à 07h00, un taxi nous emmène au « Terminal d’El Sur », où nous achèterons nos billets auprès d’une des nombreuses compagnies de transport (départ à 08h00). Nous payerons pour les deux l’équivalent de CHF 25.-, pour un trajet en minibus de 200 km, qui va durer plus de 5 heures, en raison d’importants travaux sur des tronçons assez longs (jusqu’à 15 min d’attente aux feux rouges!). Du terminal de Manizales, un taxi nous emmènera dans notre hôtel situé en dehors de la localité, en pleine verdure.

Notre hôtel à Manizales

L’hôtel Mirador Finca Morrogacho est une véritable oasis de verdure et de paix. Nous y passerons deux nuits sans quitter les lieux, afin de profiter au maximum du magnifique jardin fleuri, de la diversité incroyable de papillons, de la vue, de notre balcon avec hamac et de la tranquillité des lieux. Une pause également bienvenue pour Sonja. De plus, une excellente cuisinière nous préparera de succulents plats véganes. Bref, un hébergement de grande qualité!

Dans ce lieu idyllique, nous avons fait la connaissance d’Aster, un jeune sportif belge qui s’est acheté un superbe vélo de course à Medellín, en vue de parcourir la région du café par ce moyen.

Hacienda Guayabal

Un autre hôtel très relaxant nous attend plus au Sud, à 45 min de voiture près de Chinchina: une vaste hacienda de café située sur une colline, où nous pourrons continuer à nous reposer et effectuer une visite de la plantation, qui promet d’être de qualité. Nous y mangerons délicieusement et profiterons également de la piscine.

En attendant le tour du café dans le local de démonstration, nous avons l’occasion d’observer l’extraordinaire ballet de colibris autour des abreuvoirs installés au bord de cette terrasse qui surplombe la plantation.

Tout savoir sur le café

En l’absence d’autres clients, nous aurons droit à une visite privée par le propriétaire de la hacienda. Celui-ci commence par nous donner un véritable cours sur l’origine, la biologie, la production et la diffusion du café dans le monde. Nous apprenons ainsi que le café est cultivé pour la première fois en Éthiopie, des siècles avant la naissance de J.-C. A la faveur des échanges commerciaux, il s’est ensuite répandu en Asie et en Europe, notamment depuis la construction du canal de Suez. C’est au Yémen qu’on a pour la première fois aménagé une plantation de café. Le premier producteur mondial de café est le Brésil (51 millions de sacs de café / an!), suivi du Vietnam, puis de la Colombie. Mais notre guide s’empresse de préciser, que la Colombie est le premier producteur de café de qualité! Et il va nous le prouver lors de la dégustation.

De quoi se compose le fruit du caféier, appelé cerise? De la pulpe et de deux grains entourés d’une pellicule argentée et d’une enveloppe, la parche. Celle-ci sera enlevée une fois le gain séché. Mais rien ne se perd: la pulpe sera séchée, pour servir ensuite de compost; quant à l’enveloppe, séchée à son tour, elle servira de combustible pour le séchage des grains. Ces derniers seront ensuite transportés à la coopérative régionale, pour y être torréfiés, puis vendus. Ils pourront y être stockés dans l’attente d’un prix favorable, fixé à la bourse de New York…

Vient ensuite la partie dégustation. Il existe 3 degrés de torréfaction et des moutures plus ou moins fines. Pour obtenir un bon café, la température de l’eau joue un rôle essentiel. Nous goûterons au moins 6 cafés différents, préparés selon des degrés de torréfaction, des températures et des temps de filtrage différents. Le plus goûteux sera le café clair, coulé à la température la plus basse et au temps de filtrage le plus court. Le moins bon sera le café noir, coulé à plus de 95 degrés, qui a un goût de brûlé… Nous apprendrons beaucoup de choses sur la façon de préparer le café, qu’il serait trop long de détailler ici. Relevons néanmoins encore une information intéressante concernant un célèbre producteur de café en capsules: ce dernier est certes préparé avec les meilleurs grains, mais on y ajoute du sucre, des arômes et des produits chimiques, notamment afin d’éviter la formation de champignons dans les capsules!

Le tour se poursuit par la visite de la plantation, qui comprend beaucoup de montée. Compte tenu de la piètre condition physique de Sonja, le patron nous propose de nous mener en voiture jusqu’à un mirador, d’où nous aurons une vue étendue sur ce vaste domaine de 63 hectares. Nous pourrons y constater que les fleurs, les bourgeons et les fruits sont simultanément présents sur chaque plant. La récolte aura donc lieu toute l’année, seuls les fruits bien rouges (ou jaunes) étant cueillis. La cueillette quotidienne est assurée par 25 employés, qui travaillent de 6h à 17h, avec une pause pour le petit-déjeuner et le repas de midi. Ils seront 100 lors du pic de la récolte en octobre – novembre. La hacienda produit environ 60 tonnes de grains par année. Nous observons des caféiers de différentes tailles: tous les 7 ans, afin d’assurer une production de qualité, ils sont coupés et repoussent de plus belle.

Redescendus, nous visitons encore l’installation de tri des grains au moyen de bassins d’eau (les plus gros, de qualité optimale, flottant à la surface) ainsi que l’installation de séchage, alimentée par les parches (enveloppe des grains), contenues dans des sacs.

Après cette visite enrichissante, nous ne verrons plus notre petit café du matin de la même façon… Nous prendrons encore un dernier repas dans ce magnifique hôtel avant de rejoindre en taxi la petite ville de Santa Rosa, située à 30 min de voiture plus au Sud.

Santa Rosa de Cabal

Nous passerons 4 jours tranquilles dans cette petite ville de 120’000 habitants, qui ne manque pas de charme. Les deux premiers jours, le temps sera gris, et nous essuierons quelques solides orages. Outre la visite de lieux très particuliers en ville, nous passerons une demi-journée de détente dans l’un des thermes très prisés de la région. Nous ferons aussi d’intéressantes découvertes culinaires.

Le parc las araucarias

C’est le parc principal de Santa Rosa, entouré de grands araucarias et parsemé de grandes statues d’oiseaux en métal brillant. Un lieu de rencontre de la population, très animé le week-end. Il est dominé par la basilique, élégante construction datant du début du siècle passé, dont l’intérieur est entièrement en bois.

Le monument al machete

Une petite place flanquée d’un bâtiment de style colonial, au centre duquel on a érigé une statue de deux grandes machettes croisées. Un lieu éminemment touristique, avec des boutiques de souvenirs et un restaurant.

Le sanctuario nacional de la virgen

Étonnante construction en fer et béton datant de 1961, érigée sur une colline, caractérisée par son vitrail géant. Le M symbolise Maria et la croix, le Christ.

Les thermes de santa rosa de cabal

Magnifiques thermes situées en pleine nature, comprenant 4 bassins dont la température se situe entre 36 et 40 degrés ainsi qu’une impressionnante cascade. Nous avions prévu de nous y rendre en bus. Mais où et a quelle heure? Au moins quatre personnes nous donnent des renseignements contradictoires: qui à un coin de rue à 9h00, qui à un autre coin de rue à 10h00, sur la place principale à 9h20, 10h20, ou encore à 10h00….Nous décidons d’attendre sur la place. Mais celui de 9h20 ne viendra pas et à 10h05, devant tant d’incertitudes, nous finissons par accepter l’offre d’une de ces jeeps Willi’s, très populaires, dont les rabatteurs nous pressent d’y monter. C’est un peu mois confortable, mais nous en avons vu d’autres lors du trek dans la Guajira, et l’ambiance y était très joyeuse!

La pasteleria cesar restrepo

Il y a de nombreuses pâtisseries à Santa Rosa. La meilleure et la plus belle est incontestablement celle qu’abrite une ancienne maison de style colonial, avec ses objets hétéroclites et ses salons, tous meublés différemment, qui en font un lieu unique, tant du point de vue historique, artistique que gastronomique.

Dernier soir

Aujourd’hui 16 septembre, on célèbre la Journée de l’amour et de l’amitié dans toute la Colombie. On décore son commerce ou son restaurant avec des cœurs et des ballons rouges, on se fait des cadeaux, on s’invite à dîner… La fête durera toute la nuit! Nous y participons également: repas au restaurant mexicain,tour de ville en petit train, dernier verre au bar. La visite de Santa Rosa nous laissera de beaux souvenirs!

A mediter: techniques de construction

La fenêtre de notre chambre donnait sur un important chantier de construction. Ce qui nous a immédiatement frappés, c’est l’absence de grues, qu’un tel chantier exigerait dans notre pays. En observant de plus près, nous constaterons que tout le travail se fait à la main: aucune machine, à part un moteur qui entraîne une poulie destinée à remonter des seaux remplis de béton. Un ouvrier déverse le seau dans une brouette, puis achemine cette lourde charge vers un pilier de béton armé, que 3 ouvriers sont en train d’édifier. L’homme à la brouette déverse alors son fardeau dans un bac, et les 3 hommes, en formant une chaîne, remplissent le futur pilier au moyen de 2 cuvettes. L’homme à la brouette repart ensuite chercher la cargaison suivante, et ainsi de suite. En observant la scène, on réalise à quel point on est privilégié chez nous, avec des machines de chantier hyper sophistiquées, qui permettent de soulager la main d’œuvre, et des éléments préfabriqués, qui permettent d’avancer beaucoup plus vite. En même temps, le peu de main d’œuvre engagé sur ce chantier montre qu’on travaille ici à l’économie et l’on prend conscience de l’énorme écart qui existe entre un pays comme la Colombie et un pays d’abondance comme la Suisse…

En route vers Salento

De Santa Rosa, nous souhaitions rejoindre le village de Salento, situé plus au Sud, en taxi. Mais la réceptionniste de l’hôtel nous informe que ce n’est pas possible. Il faut faire appel à un particulier. Aussitôt elle appelle une de ses connaissances, qui nous prendra en charge à 10h00. Ce chauffeur sympathique nous propose de faire un crochet vers le village coloré de Filandia et son célèbre mirador (détour de 20 min), ce que nous acceptons. Nous commençons par escalader le mirador, une construction très particulière qui offre une vue de 360° sur toute la région. Puis nous nous baladons une demi-heure dans le magnifique village de Filandia, aux portes et balcons de toutes les couleurs. Il est dimanche, et il y a beaucoup de monde. En passant, nous entrerons aussi dans la magnifique église, où se déroule justement un culte.

Salento

Arrivés à notre hôtel vers 12h30, nous sommes accueillis de manière très chaleureuse et exemplaire par une charmante dame, qui s’empresse de nous remettre un plan du village et de nous informer sur les principaux bâtiments, restaurants et services susceptibles de nous intéresser. Elle nous renseigne également sur la manière de nous rendre dans la fameuse vallée de Cocora, l’attraction no 1 de la région. On peut en effet y effectuer une magnifique randonnée de 5 – 6 heures dans un paysage de pâturages et de forêts, où l’on rencontre une espèce de palmier endémique et protégée: le palmier à cire, le plus haut du monde, pouvant atteindre 60 m. Ci-dessous une photo tirée d’internet.

Cette randonnée figurait effectivement dans notre programme, mais vu la condition physique de Sonja, nous y renonçons bien évidemment. Comme notre chambre n’est pas prête, nous en profitons pour découvrir le village, en bonne partie en pente. Sur la place du village remplie de monde, nous assistons à un concours de fanfares de jeunes, dont les démonstrations et le style de musique sont inhabituels chez nous! S’ensuit une première petite balade-découverte dans les rues avoisinantes.

Le lendemain et le jour suivant, nous prendrons le temps de parcourir les rues pour apprécier l’extraordinaire diversité et l’assemblage parfois étonnant de couleurs qui décorent les maisons. Car comme l’écrit le guide du Routard, “il faut les explorer doucement, comme on déguste un bon café”. En voici un choix vraiment très restreint!

L’hôtel où nous passerons 3 nuits est d’ailleurs aussi aménagé dans une ancienne maison bien rénovée et magnifiquement décorée. Notre chambre comprend un petit espace extérieur avec une table et deux chaises, d’où l’on accède à un salon très agréable.

Miradors

280 marches permettent d’accéder à un mirador offrant une vue sur le village, puis à un autre, situé un peu plus bas, donnant sur la vallée de Cocora.

Le MEILLEUR CAFÉ

Nous faisons la découverte d’un joli petit café, nommé Jesus Martin, qui offre effectivement le meilleur café de la place, et certainement aussi l’un des meilleurs de Colombie. Le patron possède sa propre plantation, torréfie lui-même ses grains et participe avec succès à des concours de torréfaction. Sur une paroi, une intéressante carte de l’histoire du café.

Incroyables retrouvailles et partie de tejo

Il est 19h00 et nous nous apprêtons à aller manger, après avoir disputé une partie de « tejo » (voir plus bas). Et voilà que soudain, dans une rue déserte, quelqu’un s’exclame: « Eh, Sonja! ». Mais non, c’est pas vrai: il s’agit de notre Canadien Alain, accompagné de sa femme, que nous avions rencontré lors du trek de la cité perdue, et en compagnie duquel nous avons aussi effectué le trek de la Guajira! Quel incroyable hasard! Et ce pour la deuxième fois! Nous décidons de célébrer ces joyeuses retrouvailles par une partie de tejo, suivi d’un souper.

Le tejo

Le tejo est un jeu typiquement colombien, qui consiste à lancer un palet de fonte sur une planche recouverte d’argile, au centre duquel figure un anneau de fer. Sur cet anneau, on place plusieurs triangle de papier contenant de la poudre. Le but est de faire exploser les papiers et de placer le palet dans le centre ou le plus près possible de l’anneau, ce qui donne droit à un certain nombre de points (par ex. un papier explosé: 3 points; un palet placé au centre: 6 points; la première équipe qui obtient 21 points a gagné). Le tejo est le sport colombien le plus populaire après le football, et il a été déclaré sport national. Infos: https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Tejo_(sport)

Nous retournons donc au « Cancha de tejo » (terrain de tejo) pour disputer un match Suisse – Canada! Dès l’entrée, ça sent la poudre. La partie coûte 5’000 pesos (env. FRS 1.-) et la consommation de bière (ou de vin blanc) est obligatoire! L’ambiance est joyeuse, un haut-parleur diffuse de la musique traditionnelle colombienne, et des cris fusent à chaque fois qu’un palet déclenche une explosion! Nous nous amuserons ainsi durant une bonne heure, sans avoir réussi à faire exploser les 12 triangles reçus.

Medellin 2

Cette dernière soirée à Salento marque également la fin de notre voyage dans la Zona Cafetera. Nous allons maintenant retourner à Medellin. Pas en taxi ni en bus, car nous ne souhaitons pas revivre ce trajet long et pénible en raison des nombreux travaux effectués sur une route parfois très virageuse. Nous avons donc réservé un vol au départ de l’aéroport de Pereira, que nous rejoindrons en taxi en 50 min.

A Medellin, nous passerons deux nuits dans le même hôtel, avant de nous envoler pour Bahia Solano sur la côte Pacifique (la région n’est pas accessible par la route). L’occasion de découvrir la ville depuis les airs, en empruntant le fameux Métrocable, construit pour relier les quartiers périphériques au centre-ville.

L’occasion aussi de nous balader dans le quartier de Poblado, avec ses nombreux bars et restaurants, où nous découvrirons une très bonne enseigne végane.

La veille de notre départ, nous arrangeons nos affaires, afin de partir chacun avec un bagage léger et de laisser à l’hôtel la grande valise et le grand sac à dos.

El Valle – Bahia Solano

Suspense a l’aéroport

Vendredi 22 septembre, 8h30: un taxi nous conduit à l’aéroport Enrique Olaya Herrera, qui assure les vols intérieurs. La veille, nous avions été prévenu par mail que notre vol, initialement prévu à 9h50, aurait lieu à 11h10. Nous sommes donc bien en avance. Mais à 11h00, l’embarquement n’a pas encore commencé. C’est alors que le tableau d’affichage annonce « vol retardé », départ prévu à 12h30. Ah non, on ne va pas nous refaire le coup du vol retardé, puis annulé! A 12h30, il ne se passe toujours rien, pas de personnel au guichet, et l’écran affiche toujours « vol retardé »… Enfin à 13h00, alors que nous commencions à désespérer, une dame arrive au guichet et annonce au micro que nous allons pouvoir embarquer! Applaudissements des passagers, soulagés après une si longue attente (près de 3h dans la salle d’embarquement). Nous quittons la ville tentaculaire de Medellín par les airs à 13h30.

Course surprise

Nous avions demandé à l’hôtel de nous organiser le transport depuis l’aéroport. Un certain Oscar nous y attendra patiemment. Sitôt nos bagages récupérés, celui-ci nous emmène vers son véhicule, une petite voiture à 3 roues. Et nous voilà partis sur une route cahoteuse et très boueuse par endroits – il avait beaucoup plu la veille. Heureusement, au bout d’une demi-heure, ce chemin caillouteux aux nombreuses ornières se transforme en route bétonnée, ce qui nous permet d’avancer beaucoup plus vite. Au bout d’une heure environ, nous arrivons à El Valle, la localité la plus proche de notre hôtel. Le chauffeur s’arrête alors devant un restaurant et, surprise totale, nous annonce que la suite se fera en moto! Notre hôtel est en effet situé sur une plage et aucune route n’y conduit. La seule façon d’y accéder est la moto, en roulant sur la plage (ou alors le bateau rapide (lancha), solution plus coûteuse). Nous prenons congé de notre chauffeur après l’avoir payé (40’000 pesos = env. CHF 8.50). Le temps de boire un jus de fruit, et voilà que deux motards sympathiques se présentent pour un trajet de 10 – 15 min. Je monte sur la première moto, sac au dos et petite valise sur les genoux, et Sonja, sac au dos également, sur la deuxième. Nous traversons le village, puis la rivière sur un pont en bois auquel il manque des planches, suivons un sentier dans la forêt avant d’arriver sur une large plage. Les motos foncent, en s’efforçant de rester sur le sable dur et en évitant les nombreux troncs échoués, pour finalement nous déposer devant la réception de l’hôtel Tortuga Bay.

Sauvage et beau

Durant toute une semaine, nous vivrons dans un magnifique éco-hôtel, entouré de nature sauvage: derrière, la jungle impénétrable bordée de cocotiers; devant, l’immensité de l’océan avec l’incessant rugissement des vagues. Un lieu idyllique, loin de toute agitation – le village le plus proche est à 4 km. Un superbe appartement avec balcon et vue sur la mer, électricité et eau courante. Un personnel aux petits soins, de délicieux repas. Outre une excursion d’une journée et la visite d’un projet de sauvegarde des tortues, les seules activités seront la baignade, la lecture, la balade et la course sur le sable ainsi que les échanges sympathiques avec les hôtes (peu nombreux en cette saison). Le reste du temps est tout simplement consacré à ne rien faire, à rêver en regardant la mer et le ciel et à dormir! Que ça fait du bien!

A l’affût des baleines

Nous sommes à peine arrivés que déjà on nous propose d’aller voir les baleines le lendemain. C’est l’une des principales attractions de la côte pacifique à cette saison. En effet, dès le mois de mai, les baleines remontent de l’Océan Antarctique jusque dans les eaux chaudes de la côte colombienne pour s’y reproduire et donner naissance à leurs petits, avant d’entamer leur migration de retour en octobre. Cette excursion d’une journée en « lancha » (bateau rapide) comprend la visite du parc national Utria, le repas de midi et la baignade dans une baie protégée des vagues. Deux autres touristes colombiens nous accompagnent. Depuis l’hôtel, nous avions déjà aperçu une baleine au loin, et nous nous réjouissons d’en voir d’autres. A 10h, la lancha arrive sur la plage et son capitaine nous invite à y monter. Et c’est parti, les deux moteurs puissants à plein gaz. A quelques centaines de mètres de la côte, à peu près là où nous avions aperçus notre première baleine, le capitaine stoppe son bateau, et nous scrutons les eaux. Mais aucune baleine à l’horizon. Le capitane remet alors les gaz, et nous longerons la côte jusqu’au parc Utria, qui comprend une large baie aux eaux calmes, propice à la mise bas des baleineaux. Et c’est là en effet que nous verrons surgir de l’eau une baleine et son petit. Nous la suivrons à petite vitesse pendant près d’une demi-heure, en vue de nous en approcher le plus possible. Mais l’apparition de la baleine ne dure que quelques secondes, lorsqu’elle remonte à la surface pour respirer, et on ne sait jamais où elle resurgira… Il faut donc un peu de chance, beaucoup de patience et de réflexes pour réaliser une bonne photo ou vidéo! A cette saison, plus de sauts hors de l’eau ou de queue frappant l’eau violemment; les mamans baleines évoluent calmement avec leur petit, en ne laissant voir que leur souffle et leur dos. Un peu frustrant. Mais nous avons aussi un peu mauvaise conscience de troubler avec nos moteurs la quiétude de cette mère en train d’élever son petit. Alors qu’elles ne craignent pas les moteurs lors de leur arrivée massive en juillet-août, les baleines s’en distancent une fois qu’elles ont mis bas. Nous ne verrons donc pas de baleine à moins de 30 m.

Libération de tortues

À côté de notre hôtel, une famille participe à un projet de conservation des tortues vertes de la région. Toutes les nuits, ils sillonnent la plage à la recherche de tortues qui viennent y pondre leurs œufs. Lorsque la tortue s’en va, ils déterrent les œufs (une centaine) pour les mettre en lieu sûr dans un enclos, où ils les déposent dans des trous de la même profondeur (entre 50 et 80 cm), qu’ils recouvrent de sable. 45 – 50 jours après, les œufs éclosent, les nids se fissurent et les petites tortues sortent les unes après les autres. Il s’agit alors de les remettre à l’eau lors de la marée descendante. Nous avons l’opportunité de visiter l’installation, d’y recevoir des explications et de remettre à l’eau les petites tortues. Il est très émouvant de voir ces petits nouveau-nés se diriger immédiatement vers la mer et y disparaître à la faveur d’une vague, sachant que celles qui arrivent à l’âge adulte viendront à leur tour y pondre sur la plage qui les a vu naître.

Découverte d’El Valle

A deux reprises, nous sommes allés à pied à El Valle, petit village situé à 4 km, par la plage, puis par un petit sentier dans la forêt et enfin par le fameux pont auquel il manque des planches. Buts: découverte du village, repas de midi et plage.
La première fois, nous avons mangé dans l’excellent restaurant « Rosa del mar », que nous ont recommandé deux touristes. Comme un orage est survenu pendant le repas, nous avons renoncé à la plage et sommes rentrés avant l’averse suivante.
La deuxième fois fut la bonne: après le café à la boulangerie-pâtisserie, accompagné d’un excellent pain à la noix de coco (facture totale pour les deux: 4000 pesos = environ 90 centimes CH!), nous avons acheté quelques fruits et légumes et nous sommes fait conduire à la plage en tuk-tuk, à environ 2 km du village. Le temps était ensoleillé et chaud, la plage quasi déserte. Bain dans les vagues, pique-nique, puis piscine! Eh oui, un hôtel donne accès à sa piscine naturelle avec cascade pour 2000 pesos par personne (env. 45 cts). Nous y passerons une heure, dans la solitude absolue! 

Puis nous rentrons tranquillement à pied à notre hôtel en début de marée descendante, en enjambant par moments troncs et déchets de toute sorte… 

Le soir, à marée basse en revanche, le spectacle est de toute beauté…

Retour à Medellin

Après une semaine passée dans ce cadre reposant, nous sommes un peu tristes de partir et de prendre congé d’un personnel attachant: Beatriz, la cuisinière; Rosa, la femme de chambre; Elias, le patron, et William, jardinier et conducteur de moto. En même temps, nous nous réjouissons de l’étape suivante: les îles Galápagos. Donc retour à moto par marée montante à midi, puis en tuk-tuk jusqu’à l’aéroport de Bahia Solano, la tête pleine de beaux souvenirs.

L’AÉROPORT de bahia solano

Successivement l’arrivée en tuk-tuk, le bâtiment principal, la salle de check-in, la salle d’attente, le transport des bagages, la porte d’arrivée et d’embarquement.

Au revoir la COLOMBIE

A Medellín, nous rejoignons pour la troisième et dernière fois notre hôtel “Mi hotel Sandiego” et le lendemain, après un dernier repas du soir dans le quartier de Poblado, nous nous envolons vers Guayaquil en Équateur, avec escale à Bogota. Nous avons passé deux mois passionnants dans cette Colombie accueillante et chaleureuse, aux paysages magnifiques, que nous avons beaucoup aimée.


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