Sonja et Roland Gurtner, les bourlingueurs

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Brésil 2

(04 – 21 avril)

Nous avons choisi de rallier Ilha Grande par un voyage combiné bus/ferry avec l’agence Easy Transfer Brazil, réservé à l’avance par internet. Nous nous rendons en taxi au lieu de prise en charge, puis à 11h00, embarquons dans un minibus. Après un arrêt d’une demi-heure dans un restoroute, nous arrivons à 14h15 au débarcadère de la ville de Conceição de Jacarei, d’où un bateau rapide nous emmène en à peine 30 min à Abraão, localité principale d’Ilha Grande.

Ilha Grande (193 km2), encensée dans tous les guides pour ses plages paradisiaques et ses randonnées dans la nature, est naturellement très touristique, et les hébergements y sont nombreux. Mais l’île est protégée: pas de voitures; structures hôtelières limitées en nombre et en taille et concentrées sur le seul village-port de Vila do Abraão. Dès notre arrivée, un « carreteiro » nous propose de transporter nos bagages jusqu’à notre hébergement, ce que nous acceptons. Le chemin est fait de pavés irréguliers, puis de sable, et nous allégeons quelque peu la tâche de notre charretier…

Vila do Abraão

Un village vivant, plein de boutiques, de magasins et de restaurants, où il fait bon flâner. De nombreuses agences proposent des excursions d’une journée dans les îles alentours ou des tours de l’île, avec visite des plus belle plages. Parmi cette pléthore d’offres de restaurants, notre coup de cœur est ce petit café ombragé avec tables sur le sable (et les pieds dans l’eau à marée haute!), qui sert non seulement un délicieux café, mais aussi une limonade bien fraîche et une caipirinha bien tassée! Nous y trouverons également un choix de plats véganes.

Praia Preta

A un petit kilomètre de notre appartement, une superbe plage, à l’eau claire et pas trop agitée, à laquelle nous nous rendrons plusieurs fois.

A l’extrémité de la plage, juste après le cours d’eau, qui sculpte de jolies formes dans le sable à marée descendante, les ruines d’un lazaret, qui était à l’origine une fazenda (exploitation agricole), puis a servi d’hôpital de quarantaine pour les immigrants européens issus de pays où sévissaient des épidémies (en particulier le choléra). En 1940, il a été transformé en prison fédérale, avant d’être démoli en 1963.

Iles paradisiaques

Après avoir été sollicités par plusieurs agences, nous finissons par réserver auprès de l’une d’entre elles l’excursion d’une journée « Ihlas paradisiacas », qui propose la visite de 4 îles, avec un arrêt vers 16h00 pour manger. Nous louons aussi le matériel de snorkeling, car l’un des sites en vaut paraît-il la peine.

Malheureusement c’est samedi, et nous nous retrouvons à 10h30 sur un embarcadère bondé, pour monter dans un bateau en compagnie d’une petite trentaine d’autres touristes. Il y aura donc beaucoup de monde dans ces îles, mais la météo se dégrade à partir de demain, d’où notre choix de partir aujourd’hui. Et c’est parti. Avec deux moteurs de 80 CV, ça décoiffe!

Au bout de trois quarts d’heure, nous arrivons à notre première île, l’Ihla de Cataguas, proche du continent. Malgré le monde, nous arrivons à dénicher une place à l’ombre, où un voisin nous prêtera même une chaise… N’empêche: l’endroit est paradisiaque: sable fin, eau chaude et cristalline.

Une heure plus tard, nous réembarquons pour l’île de Piedade, reliée à l’ihla d’à Gipoia par un banc de sable, qui, à marée haute, est complètement inondé, comme c’est le cas lors de notre visite.

Troisième arrêt: Ihlas Botinas. Un bon endroit pour faire du snorkeling. Malheureusement on ne verra pas grand chose, car de trop nombreux touristes passés avant nous ont fait fuir poissons et tortues… Quelques beaux bancs de poissons tout de même.

Non loin de là, le bateau nous dépose sur une dernière plage: Praia Dentista, sur l’Ilha da Gipoia. Plage magnifique, bordée de forêt vierge, mais beaucoup de bateaux y sont ancrés, dont certains avec un grill fumant à l’arrière… Une heure d’arrêt nous permet de prendre deux bons bains et de lézarder au soleil, pas trop longtemps, car à 14h30, le soleil tape encore fort!

Il est 15h45 lorsque nous accostons au ponton de la baie de Sitio Forte sur la côte Nord-Ouest d’Ilha Grande. Dans un restaurant situé sur la plage, nous dégustons une excellente « Moqueca vegetariana », ce plat brésilien typique de l’Etat de Bahia, un ragoût de poisson avec tomates oignons, poivrons, ail, citron et coriandre, cuits à feu doux dans un plat en terre cuite. A cette occasion, un jeune couple de Rio nous fait découvrir le fameux cocktail Jorge Amado, créé à Paraty (ville côtière au Sud d’Ilha Grande) en hommage au célèbre écrivain brésilien (boisson à base de pulpe de maracujá, citron, sucre et rhum).

Retour au coucher du soleil…

Praia Lopes Mendes

Cette plage de sable presque blanc, considérée comme l’une des plus belles du Brésil, s’étend sur 3 km. On y accède soit à pied, par un sentier de 6 km escaladant les collines, soit en bateau et à pied. Au vu de la difficulté du sentier et des dénivelés, nous choisissons l’option bateau. Celui-ci part à 10h00 et nous dépose en 15 minutes à Praia de Pouso. De là, il faut franchir une petite colline sur un sentier en partie mauvais et inondé, que nous parcourons en 25 min. Puis nous débouchons sur l’immense étendue de sable.

Il y a déjà pas mal de monde, essentiellement concentré autour de la location de surfs et du débit de boissons. Nous décidons alors de marcher jusqu’à l’extrémité Est de la plage, là où les eaux sont aussi plus calmes. Cela nous prendra 35 min. Mais quel beau paysage: d’un côté la forêt tropicale, de l’autre, des eaux chaudes et limpides d’une belle couleur turquoise. Le sable sec est si fin qu’il crisse sous nos pas.

A peu près à mi-chemin, un objet insolite: il s’agit d’un énorme fût en métal rouillé, que des auteurs inconnus ont décoré de fresques.

Un peu plus loin, un ruisseau déverse son eau rouge dans la mer. Cette couleur est probablement due à la présence d’oxyde de fer (le Brésil est le deuxième producteur de minerai de fer du monde).

Après avoir franchi une série de grands blocs de roche polie, nous arrivons au bout de la plage dans un endroit complètement solitaire, et nous nous y installons pour manger, nous baigner et profiter de ces instants de plénitude absolue!

Deux heures plus tard (13h40), nous entamons le trajet de retour, car nous avons réservé le bateau de 15h00 à Praia de Pouso. La marée est montante, et nous franchissons les rochers dans l’eau.

Dernier regard sur cette plage vraiment magnifique, avant de reprendre le chemin de la forêt, où l’ombre est la bienvenue!

Nous serions bien restés encore quelques jours de plus à Ilha Grande, à nous la couler douce. Mais finalement nous avons encore beaucoup de belles choses à voir et à vivre en Amérique latine, avec un programme brésilien assez ambitieux, et le temps nous est compté! Prochaines destinations: Belo Horizonte et Ouro Preto dans le Minas Gerais.

Avec la même compagnie de transport qu’à l’aller, nous rejoignons Rio de Janeiro, mais cette fois directement à l’aéroport, où, arrivés vers 12h30, nous avons le temps de bien manger dans un restaurant avec buffet, avant le vol de 15h30 pour Belo Horizonte.

Nous tenions à nous rendre dans le Minas Gerais, État situé à l’intérieur des terres, pour son passé colonial et la ruée vers l’or dont il a été le théâtre au début du 18ème siècle. Belo Horizonte, (ainsi dénommée pour la belle vue qu’elle offre sur les montagnes), troisième ville du pays après São Paolo et Rio – près de 3 millions d’habitants – possède plusieurs musées intéressants. Et surtout c’est à 50 km au Sud-Ouest de la ville que se trouve le plus grand musée d’art contemporain en plein air du monde, l’Institut Inhotim, qui vaut vraiment le déplacement.

Nous logeons au 15ème étage d’une maison tour, dont le rez-de-chaussée est occupé par plusieurs restaurants. Lorsque nous nous présentons à la réception, on nous photographie le visage, de manière à ce que nous puissions accéder, par reconnaissance faciale, aux ascenseurs menant à notre appartement no 1506. Appartement moderne, très bien équipé, où nous passerons 5 nuits. Par chance, plusieurs supermarchés dans notre rue à quelques pas de notre immeuble, où nous trouverons de tout. Autre chance: un petit restaurant végane au 1er étage de l’entrée, « Las Chicas Vegan », où nous mangerons deux fois; très rare au Brésil!

Praça da Liberdade

Belle et grande place, bordée par d’anciens bâtiments adminisatratifs transformés en musées. Nous nous y rendons dans l’intention de visiter au moins l’un d’entre eux.

centro cultural banco do brasil

Ce magnifique palais accueille actuellement l’exposition « Trésors ancestraux du Pérou », qui présente 162 objets en céramique, cuivre, or, argent et textile ainsi que les différentes civilisations et cultures andines jusqu’à l’apogée de l’empire inca. Des objets extrêmement bien mis en valeur et qui impressionnent par leur finesse d’exécution. Beau et intéressant.

Nous souhaitions visiter encore le Memorial Minas Gerais-Vale, un musée contemporain présentant la culture du Minas du 17ème au 21ème siècle, avec des galeries interactives et des installations audiovisuelles. Mais il est sur le point de fermer et n’ouvre à nouveau qu’à partir de mercredi, jour de notre départ… Pas de chance!

L’Institut Inhotim

Plus grand musée d’art contemporain en plein air au monde, cet Institut est un vaste ensemble paysager de renommée internationale doté de 23 galeries d’art moderne et de nombreuse sculptures. Il se trouve à 50 km de la ville, près de la localité de Brumadinho. La plupart des œuvres, créées par des artistes du monde entier, sont présentées dans des lieux spécialement conçus pour elles. Dans les jardins, on peut admirer plus de 4000 espèces de plantes (dont la plus grand collection au monde de palmiers). Côté restauration, 10 sites offrent un large choix. Pour nous y rendre, il a fallu réserver à l’avance un bus et les entrées par internet, car le nombre de visiteurs est limité à 500 par jour. Le bus de la compagnie Passaro Verde part à 08h15 de la gare routière, et le retour est à 17h30, pour un trajet de 1h30. Arrivés vers 10h00 sur place, nous avons donc toute la journée pour parcourir ce vaste espace, en suivant les sentiers marqués de quatre couleurs différentes. Nous suivront la totalité du sentier rouge et une petite partie des sentiers jaune et orange. C’est dire que nous n’avons de loin pas tout vu. Il faudrait revenir une deuxième fois, mais les réservations des vols et hébergements suivants sont faites…

Pas question ici de faire un compte rendu systématique de notre visite, ce serait bien trop long. Nous nous contenterons de présenter un choix d’œuvres, de paysages et de lieux qui nous ont particulièrement plu.

Après un café dans le petit bistrot près de l’entrée, notre promenade au gré de nos envies commence par un bain de nature sur un sentier qui fait le tour d’un lac. Il s’agit de l’itinéraire rouge, que nous parcourrons dans sa totalité.

De l’autre côté du lac, nous découvrons une première oeuvre étonnante, aussi bien du point de vue architectural que des couleurs, intitulée « Magic Square », créé en 1977 par Helio Oiticica. Une place conçue à la fois comme une forme géométrique et comme une place publique, où les gens peuvent passer du temps et entrer en contact avec les formes, les couleurs et les matériaux.

galeria lago

Un peu plus loin, nous entrons dans une première galerie où trois artistes traitent le thème des relations entre l’art et la nature, dans une exposition commune intitulée « Essais sur le paysage ».

Les œuvres de Ana Cláudia Ameida nous a particulièrement impressionnés.

Magnifiques aussi, ces créations de l’artiste indigène Aislan Pankaru, qui s’inspire des peintures corporelles de son peuple du Nordeste, les Pankaru.

galerie marcenaria

Dans un autre pavillon, nous découvrons cette installation énigmatique et hautement symbolique de Luan Vitra, qui évoque la souffrance engendrée par le travail dans les mines du Minas Gerais et l’environnement industriel où à grandi l’artiste. La couleur bleue qui protège et enveloppe tout l’espace agit comme un nettoyage spirituel.

Entre deux galeries, nous sommes plongés dans une végétation exubérante, où des oeuvres mystérieuses apparaissent aux détours du sentier…

galerie mata

Autre galerie passionnante: celle qui présente les oeuvres et le parcours impressionnant de Abdias Nascimento, poète, écrivain, dramaturge, artiste visuel, curateur, professeur d’université, panafricaniste et politicien! Exposition couplée avec le Musée d’art nègre, créé par lui-même, qui réunit les œuvres d’artistes nationaux et internationaux dans le but de révéler l’influence africaine dans l’art moderne occidental. Né en 1914 et mort en 2011 à l’âge de 97 ans, ce militant anti-raciste a fondé le Teatro experimental do negro et organisé le premier Congrès afro-brésilien en 1950. Menacé par la dictature militaire, il quitte le Brésil en 1968 pour le Nigéria. Il a été le premier député fédéral afro-brésilien et a même été nommé Secrétaire de la défense et de la promotion des populations afro-brésiliennes dans l’Etat de Rio de Janeiro. Il est considéré comme l’icône de la lutte pour la reconnaissance et la libération de la communauté noire au Brésil. La découverte de ce personnage hors du commun nous a véritablement fascinés!

Pause repas

Pour satisfaire notre faim, nous avons opté pour le restaurant le plus proche, que nous atteignons au bout de quelque 250 m de montée (galerie G 16, Galeria Miguel Rio Branco). Une petite cafétéria insolite, car elle se situe au sous-sol d’une construction, qui constitue à elle seule une œuvre d’art: un cube de métal rouillé, qui apparaît comme suspendu dans la pente. Une pause bienvenue, dans un cadre agréable et très spécial.

Nous montons ensuite à l’étage, pour admirer une installation audiovisuelle de Miguel Rio Branco, intitulée « Diálogos com Amaú », une projection de 81 diapositives numérisées sur des écrans en toile légère. Les photos ont été prises dans un village de la tribu Caiapó dans l’Etat de Pará au Brésil. Elles alternent avec le portrait d’un garçon sourd-muet considéré dans son village comme une sorte de paria, qui apparaît de façon répétitive et qui exprime la douceur et la mélancolie.

Depuis le restaurant, un panneau nous invite à rejoindre la galerie 23 par un sentier forestier. Sans hésiter, nous acceptons cette invite à un bain de nature!

claudia andujar

Et que découvrons-nous dans cette galerie? Les photographies de Claudia Andujar, une artiste d’origine suisse, née à Neuchâtel! Elle a documenté la culture des Yanomami, un peuple vivant en Amazonie, à cheval entre le Brésil et le Vénézuela, et a beaucoup contribué à la création d’une zone protégée réservée à ce peuple menacé d’extinction.

pause café

En redescendant de la galerie 23, le hasard nous fait découvrir le pavillon G2 jaune « True Rouge », où est installé un petit café. Nous profitons quelques instants de ce lieu idyllique…

autres curiosités

Belo Horizonte possède une grande gare routière, bien organisée. En un peu plus de deux heures, un bus nous conduit de Belo Horizonte à Ouro Preto, ville de 75’000 habitants située à 1200 m d’altitude. L’appartement que nous y avons loué pour 5 nuits est situé à quelque 10 minutes à pied de la place Tiradentes, la grande place pavée centrale, que nous découvrons de nuit, après avoir fait nos courses dans un supermarché en contre-bas.

C’est sur cette place que nous sommes abordés par une employée d’une agence de tourisme, qui nous propose la visite de la ville par un guide privé. Rendez-vous est pris pour 09h00 le lendemain.

La rue où nous logeons offre une vue magnifique sur la ville.

Ouro Preto (« or noir » en portugais) s’est trouvée au cœur de la ruée vers l’or brésilienne. Elle a été fondée en 1711 sous le nom de Vila Rica suite à la découverte de pépites d’or entourées de leur gangue noire (oxyde de fer). En quelques années, les gisements locaux se révélèrent les plus importants du Nouveau Monde. La fièvre de l’or se répandit, entraînant chercheurs d’or et esclaves pour travailler dans les mines. A son apogée au 18ème siècle, Ouro Preto comptait plus de 110’000 habitants (en majorité des esclaves), contre 50’000 pour New York à la même époque et 20’000 pour Rio.

Le centre colonial d’Ouro Preto est le plus vaste des villes historiques du Minas Gerais et sa topographie la plus accidentée.

Visite guidée de la ville

Parcourir à pied les rues pavées et pentues d’Ouro Preto peut être épuisant. C’est pourquoi, notre guide nous conduira d’un site d’intérêt à l’autre avec sa voiture. La ville compte 23 églises. Nous en visiterons trois, les plus significatives.

matriz nossa senhora do pilar

Superbe église baroque de 1733, d’une richesse extraordinaire. Le bois sculpté de la nef est recouvert de feuilles d’or, dont le poids total est estimé à plus de 430 kilos! Magnifique sacristie et musée d’art sacré dans la crypte, un autre trésor.

pause café

Il est passé 10h00, et c’est l’heure du café. Il y en a un magnifique dans le secteur, mais qu’il faut mériter, car situé au haut d’un escalier très raide!

igreja são francisco de Assis

Cette église de style baroque et rococo a été construite de 1765 à 1794 par le célèbre architecte et sculpteur brésilien Antônio Francisco Lisboa, surnommé Aleijadinho (« Petit Estropié ») à cause de la perte progressive de ses doigts et orteils, suite à une forme de lèpre (voir portrait ci-dessous). Marteau et ciseau ficelés à la paume des mains, le sculpteur a continué inlassablement son travail, créant son propre style, un « barroco mineiro », où apparaissent des éléments rococo, notamment les tours rondes, des chérubins, des motifs en forme de coquille et des couleurs claires (bleu, blanc, rouge). Pour la décoration intérieure, il était assisté par son ami, le peintre Manuel da Costa Ateide, qui utilisait des couleurs naturelles dont il avait le secret.

En 2009, l’église de St-François d’Assise a été déclarée une des 7 merveilles du monde d’origine portugaise.

mine d’or

Lors de la ruée vers l’or au 18ème siècle, la région d’Ouro Preto s’est transformée en Emmental, avec des dizaines de mines d’or. Parmi celles qui sont accessibles aux touristes, nous en visitons une, la mine de Jeje. En parcourant les 160 m de la galerie principale, le guide nous montre les niches où étaient posées les lampes à huile de baleine, une huile qui dégageait beaucoup de dioxyde de carbone, ce qui mettait les mineurs en danger. Pour se protéger, les esclaves emmenaient avec eux un oiseau et lorsque celui-ci donnait des signes d’asphyxie, c’était le moment de quitter la mine. Le travail dans la mine était épuisant et malsain, l’espérance de vie ne dépassait pas 40 ans. Au fond de la galerie principale, nous découvrons l’entrée de galeries étroites, où l’on faisait travailler des enfants dès 6 ans.

igreja de Santa Efigênia dos pretos

Une église construite par les esclaves, dédiée à Iphigénie, princesse de Nubie. Les saints représentés sont noirs; les esclaves les invoquaient pour échapper à la mort dans les mines. Magnifiques plafonds peints. Beau point de vue sur les environs.

casa de aleijadinho

Pour clore notre tour guidé, nous visitons encore la maison où a grandi le « petit estropié », fils d’un architecte portugais et d’une esclave noire. Construite il y a plus de 300 ans, elle a été bien préservée, avec en partie du mobilier d’époque. Une visite qui se termine par la dégustation d’une cachaça, rhum brésilien, produite avec un bois particulier d’Afrique.

Escapade à Mariana

Située à 14 km d’Ouro Preto, Mariana (60’000 hab.) est une autre ville coloniale bien préservée. Nous nous y rendons en bus en début d’après-midi et découvrons son centre historique, nettement moins vallonné que Ouro Preto, en suivant les panneaux indicateurs. Nous nous trouvons à 720 d’altitude, 450 m plus bas, et il y fait donc nettement plus chaud!

Au sommet d’une colline, nous faisons d’une pierre trois coups: deux églises et un bâtiment administratif!

igreja são francisco de Assis

Superbe église, œuvre de l’Aleijadinho, peintures réalisées par son ami Ataide, qui repose ici.

nossa senhora do carmo

Elle passait pour la plus belle église de Mariana jusqu’à ce qu’un incendie la détruise partiellement en 1999, notamment la peinture du plafond signée Ataide, les chaires, le plancher en bois, les autels latéraux et le toit. Elle a fait l’objet d’une longue et coûteuse restauration.

casa da câmara e cadeia

Face au pouvoir religieux, le pouvoir temporel: un superbe Hôtel de Ville, avec une façade sculptée en pierre à savon. Il hébergeait une prison pour esclaves, le bureau du maire, la Cour et jusqu’à aujourd’hui, l’assemblée municipale. Son histoire est à découvrir sur un écran interactif.

praca gomes Freire

En descendant une ruelle, nous découvrons cette merveilleuse place verdoyante, qui invite au repos.

catedral basilica da sé

Riche ornementation, avec profusion de dorures, sculptures et de peintures. Lustres en cristal de Bohême. Mais la pièce maîtresse de la cathédrale de Mariana est son splendide orgue allemand de 1701, peint de motifs de la colonie portugaise de Macao.

architecture coloniale

Tout comme Ouro Preto, Mariana possède de beaux bâtiments coloniaux bien entretenus.

retour en bus

On monte par la porte avant et on paie son billet à une caissière, avant de passer le tourniquet pour aller s’asseoir.

Parque Horto dos Contes

Depuis les hauts de la ville, un vallon verdoyant aménagé en parc conduit au centre historique. Le chemin, que nous parcourons en fin de journée, aboutit près de la basilique Nossa Senhora do Pilar. Superbe végétation et cadre romantique!

Le charme d’Ouro Preto

Le charme d’Ouro Preto réside incontestablement dans les nombreuses ruelles aux maisons coloniales bien entretenues, où sont aménagées boutiques, cafés et restaurants. Une dernière promenade s’impose, avant de quitter ce centre historique unique, malheureusement un jour trop tôt. Dimanche 21 avril, le jour de notre départ, une grande fête y est organisée pour commémorer l’exécution à Rio de Janeiro de Tiradentes, héros local de l’indépendance du Brésil. Le président Lula en en personne y est même attendu. Quel dommage que nous puissions assister à cet événement!


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