(6 – 12 juillet)
Le Chili est un pays tout en longueur, qui s’étend le long de l’Océan Pacifique sur 4270 km, du Cap Horn au Sud à la frontière péruvienne au Nord. Lors de notre voyage dans ce pays en 2019, essentiellement motivé par la visite de l’extraordinaire île de Pâques située à 4 heures d’avion depuis Santiago, nous avions choisi de nous diriger vers le Sud, en Patagonie, et de laisser tomber le Nord et notamment le désert d’Atacama. Cette fois-ci, notre incursion au Chili est donc uniquement dictée par l’envie de voir ce désert fabuleux.
En route vers le désert d’Acatama
Il faut un peu plus de 3 heures pour rallier Santiago du Chili depuis Santa Cruz en Bolivie. Nous y passons une nuit dans un bon hôtel proche de l’aéroport. Le lendemain, vol d’un peu plus de 2 heures à Calama, l’aéroport le plus proche de San Pedro de Atacama. A l’approche de Calama, nous survolons déjà le désert, impressionnant par son étendue, son relief et ses couleurs.




Dans l’aire d’arrivée de l’aéroport de Calama, nous sommes immédiatement pris en charge par la compagnie de transport Transfer Pampa (billets achetés en ligne sur denomades.com), qui va nous conduire en minibus directement à notre hôtel à San Pedro de Atacama. Un trajet de 100 km, accompli en un peu plus d’une heure, sur une route rectiligne en plein désert. Le désert d’Atacama présente évidemment un intérêt particulier pour l’énergie solaire: le niveau de rayonnement solaire y est parmi les plus élevés sur terre (jusqu’à plus de 3000 kWh / m2, soit le triple de ce qu’on peut enregistrer en Europe centrale). D’où les nombreux champs photovoltaïques que nous observons tout au long du trajet. C’est d’ailleurs ici qu’a été inaugurée le 9 juillet 2024 (pendant notre séjour à San Pedro du 6 au 12) la plus grande centrale solaire du pays (882720 panneaux sur une superficie de 435 ha, soit 370 terrains de football). Un parc d’éoliennes a également été installé.




San Pedro de Atacama
Joli petit appartement au frais…
A San Pedro de Atacama, presque toutes les maisons n’ont qu’un rez-de-chaussée. C’est aussi le cas de notre appart-hôtel, situé dans une rue calme, à 10 minutes du centre touristique. Ici les températures sont très contrastées: de 22 degrés la journée, le thermomètre descend à 2-3 degrés la nuit! De plus, à cette saison (hiver), la maison ne reçoit que très peu de soleil. Si bien que la nuit, il y fait froid. Nous le savions, et c’est pourquoi nous nous étions assurés que l’appartement disposait d’un chauffage. Malheureusement il s’agit d’un chauffage électrique d’appoint très insuffisant. Le soir, nous l’installerons dans la cuisine, portes fermées, pour avoir un peu chaud…






4 journées bien mises à profit
Après avoir mangé dans un restaurant du quartier, nous allons faire nos courses au supermarché situé dans la rue principale. C’est là que notre attention est attirée par une pancarte proposant un pack de 5 excursions à un prix promotionnel. José Luis, un jeune homme fort sympathique travaillant pour une agence toute nouvelle dénommée Inti Atacama nous explique les détails et nous nous mettons aussitôt d’accord sur le programme, qui est comme taillé sur mesure pour notre séjour: une excursion pour chacune des 4 journées dont nous disposons, plus une soirée d’observation des étoiles. Vite fait, bien fait, plus besoin de nous creuser la tête pour savoir ce que nous allons faire le lendemain! Cette agence, parmi des dizaines d’autres, nous a inspiré confiance, et nous ne serons pas déçus. Pour chacune de nos excursions, une voiture viendra nous chercher et nous ramener à l’hôtel. Ce que la cheville de Sonja appréciera énormément!
Laguna Dejar
Nous commençons calmement par une excursion d’une après-midi dans le Salar d’Atacama, le plus grand désert de sel du Chili, où nous visitons deux lagunes d’eau salée et deux dolines remplies d’eau, le tout étant suivi d’un apéritif! Il fait grand beau et chaud, mais le vent souffle fort. Paysages et couleurs magnifiques, d’autant plus en fin d’après-midi!
laguna de tebenquiche
Une grande lagune où l’on peut observer des flamands roses (trop éloignés pour la photo lors de notre arrivée). Par suite de l’évaporation des eaux de pluie dans la dépression, il se produit une concentration de sels minéraux qui forment une croûte solide.






ojos del salar
Au milieu du désert, deux dolines profondes remplies d’eau douce, intitulées « les yeux du désert de sel ». L’une d’elles se prêtait à la baignade, mais depuis qu’une voiture est tombée dedans et y est restée 2 ans, elle est interdite à cause de la pollution).




laguna cejar
Une autre lagune magnifique, où il est possible de se baigner. Du fait de son haut degré de salinité, on y flotte mieux que sur la Mer Morte. Nous avions emporté nos maillots de bain, mais au vu de la température de l’eau (env. 17 degrés) et du fort vent, le bain de pied nous suffit!






apéritif dans la nature
Cette excursion se termine par un apéritif dînatoire au coucher du soleil, à l’abri du vent, dans une nature magnifique!







Valle de la Luna
Comme pour la première excursion, le départ est fixé à 14h00. La Vallée de la Lune est une dépression créé par l’érosion éolienne et pluviale des roches sédimentaires qui forment la Cordilllera de Sal. Celle-ci a été créée par plissement des fonds marins, comme pour le Jura, il y a 120 millions d’années. La Vallée de la Lune a l’aspect d’un canyon, avec des crêtes pointues, des ravins, de petites collines, des montagnes de sable, un sol sec et caillouteux. Il est parsemé d’anciens lacs salés asséchés, créant une couche blanche qui couvre tout le sol et qui s’agglutine parfois pour former d’étranges affleurements salins. Un paysage d’un autre monde, surprenant et beau, tant par ses formes, ses structures que par ses couleurs, qui vous donne vraiment l’impression d’être sur la Lune. On ne se lasse pas de photographier. Ci-dessous un choix des aspects les plus représentatifs.








Le nom Cordillera de Sal provient du fait qu’elle possède de nombreuses roches pourvues d’une concentration élevée de sulfates de calcium, c’est-à-dire de gypse, ce qui donne l’impression de les voir saupoudrées de sel.




Afin de pouvoir apprécier la beauté du paysage et de prendre des photos, nous effectuons une partie de la route à pied (env. 1 km).








En fin d’après-midi, nous nous rendons encore au Mirador de Ckari, d’où l’on jouit d’une vue panoramique sur la Cordillera de Sal, et où les montagnes prennent de superbes couleurs roses au coucher du soleil. Impressionnant!






Piedras rojas
Une excursion dans la cordillère des Andes, à 4000 m d’altitude, pour voir des paysages désertiques extraordinaires et des lagunes de sel. Piedras rojas se trouve à 160 km au Sud de San Pedro , près de la frontière argentine. Départ à 06h30 de notre hôtel, pour un trajet d’environ 3 heures, avec un arrêt petit-déjeuner. Sur la route rectiligne longeant le Salar d’Atacama, nous assistons à un magnifique lever du jour, avant de passer la ligne mythique du Tropique du Capricorne. Arrêt photo obligatoire! Mais aussi pour prendre le petit-déjeuner, en compagnie de renards venus glaner les miettes des groupes de touristes qui nous ont précédés.








Bien ravitaillés, nous allons ensuite emprunter la route qui nous mènera progressivement de 2500 m à 4000 m d’altitude, sur l’altiplano chilien, où se trouve le lieu « Piedras rojas », intitulé ainsi en raison de la couleur rouge de la roche, due à l’oxyde de fer. Une roche que nous rencontrons déjà en cours de route, dans un paysage magnifique.




laguna de piedras rojas
Il est près de 10h00 lorsque nous arrivons à l’entrée du site, où nous sommes accueillis par un vent glacial et tempétueux. Difficile d’évaluer la température de l’air, mais elle doit se situer autour de – 10 degrés en tout cas – ressenti – 15 à – 20! On commence par faire la queue pour aller aux toilettes, en essayant de s’abriter du vent. Ensuite il va falloir parcourir un circuit de 1,8 km, pour se rendre sur les bords de la lagune et retour, sous un vent décoiffant, que nous recevons par moments en pleine figure et qui perce toutes les couches d’habits. Dur, dur, mais on avance, péniblement, surtout que Sonja doit bien veiller à sa cheville. Pas évident avec ce vent qui déséquilibre et un chemin parfois très inégal! Le spectacle toutefois en vaut la peine: un lac de sel gelé aux couleurs bleu turquoise, des pierres rouges érodées, aux formes surprenantes, un paysage rocailleux et désertique, où survit une maigre végétation.










La remontée est assez pénible, le souffle se fait court à 4000 m, nous obligeant à faire des pauses. C’est soulagés, mais contents d’avoir surmonté cette épreuve, que nous retrouvons notre bus.




En poursuivant notre route, nous avons la chance d’observer un « viscache », sorte de lapin des montagnes proche du chinchilla. Comme quoi il y a de la vie dans ce désert!


laguna mistica
Un peu plus loin, mais toujours sur l’altiplano, nous nous arrêtons une demi-heure au mirador de la Laguna Misconti, aux eaux d’un bleu profond.




Ce site protégé abrite 18 espèces d’animaux menacées d’extinction, dont la Tagua Cornuda, ou foulque cornue, qui se reproduit ici. Elle se nourrit d’algues filamenteuses qui tapissent le fond de la lagune. (Nous ne les voyons que de loin, d’où les deux photos tirées d’internet.)



Également de loin, nous observons encore un groupe de vigognes, animal de la famille des camélidés vivant exclusivement sur les hauts plateaux désertiques et froids de la Cordillère des Andes. Cet animal est également menacé en raison de sa fourrure très prisée.


Magnifiques paysages
Sur le chemin du retour, superbe nature et arrêt photo pour une prise de vue originale sur une route rectiligne, au milieu d’une étendue de Stipa ichu, une graminée typique de l’altiplano.






Après quoi nous redescendons au « chaud », en passant par la petite église de Socaire, un village de 400 habitants qui se consacrent essentiellement à la culture d’arbres fruitiers, de quinoa et de maïs ainsi qu’à l’élevage de lamas.


laguna chaxa
Avant d’arriver à San Pedro, nous faisons encore un crochet jusqu’à cette lagune située dans le Salar d’Atacama. Une destination touristique, mais aussi une station d’observation ornithologique (essentiellement des flamands). Une lagune vaseuse et peu profonde, qui permet la prolifération de microinvertébrés, base de l’alimentation des flamands et d’autres oiseaux.






Nous y observons 3 sortes de flamands: le flamand chilien (bec à moitié noir, queue rouge), le flamand andin (plumage légèrement rosé, queue noire) et le flamand de James (de petite taille, plumage rose pâle avec stries carmin). (Photos tirées d’internet)




La carte ci-dessous montre l’emplacement de la lagune Chaxa (cercle rouge). Les autres lagunes visitées précédemment y figurent aussi.

Geysers del Tatio
Il s’agit du champs géothermique le plus élevé du monde (4200 m), et l’un des plus vastes, situé à 90 km au Nord de San Pedro. Pour cette dernière excursion, on vient nous chercher à 04h30 devant notre hôtel, afin d’être sur place au petit jour. C’est à ce moment- là que les geysers sont les plus visibles et les plus spectaculaires en raison des basses températures. Notre chauffeur ira encore chercher deux passagers, deux filles très sympa. Il est près de O7h00 lorsque nous arrivons à l’entrée du parc, où notre guide-chauffeur doit nous annoncer et où nous devons payer notre droit de visite. Nous sommes à exactement 4321 m d’altitude et à cette heure-ci, il fait très froid: – 15 degrés! Heureusement il n’y a pas de vent. Dans le hall d’entrée, une carte du site avec les photos des différents types de geysers.

Puis nous descendons sur le site en voiture et nous promenons sur une première partie du champs, observant les différentes formes d’émissions: jets continus, par intermittence, fumerolles…




Et déjà le soleil se lève, révélant un paysage splendide et réchauffant quelque peu l’atmosphère.


Surprenant: dans cet environnement hostile, des vigognes viennent glaner quelques herbes entre les pierres…


Nous nous déplaçons ensuite 1 km plus bas sur une autre partie du site, où nous verrons encore d’autres types de geysers et où la vapeur, mêlée aux rayons du soleil, produit des effets fantastiques!




Projections d’eau bouillante, bulles de gaz, fumerolles, dégagement de vapeur… Ces formes existent séparément ou se combinent de mille et une façons!




Tout cela nous rappelle que que le feu souterrain n’est pas loin…
superbes paysages
Il est 08h30 et c’est l’heure du petit-déjeuner. Comme nous ne sommes que cinq, nous le prenons au chaud dans le bus. Puis nous empruntons le chemin du retour, en découvrant le paysage que nous avions parcouru en sens inverse de nuit.


Entre autres le Rio Putana, qui vaut un arrêt photo. À cette saison, une étendue de glace qui brille sous le soleil.




Arrêt suivant, aux environs de 3000 m: le petit village de Machuca, dont les habitants (une vingtaine) élèvent des lamas, mais comptent aussi sur les revenus du tourisme. Nous y buvons un thé au goût un peu amer (dont nous avons oublié le nom), mais qui possède de nombreuses propriétés médicinales. Jolie petite église, qui offre une belle vue sur le village.








A la sortie du village, traversée du Rio Grande.

Un peu plus loin, la Laguna Machuca.


En redescendant sur le Salar, autres paysages fabuleux.






retour à l’hôtel
De retour à San Pedro, nous en profitons pour parcourir une dernière fois la rue principale, avec ses nombreux commerces, restaurants et agences de voyage, avant de rentrer à notre hôtel. Demain 12 juillet, retour en bus à l’aéroport de Calama, puis vol à Santiago, où nous passerons la nuit dans le même hôtel proche de l’aéroport.





